Archive pour la catégorie ‘Uncategorized’

De passage à Broc-Fabrique (FR) en décembre : les travaux de mise à voie normale du tronçon Bulle-Broc sont achevés. Rebaptisée pour l’occasion « Broc-Chocolaterie », la gare – devenue « style RER » sans âme – accueille désormais sur deux voies à quai les automotrices RBDe 560 en provenance de Berne ou Düdingen (pas de train direct le dimanche, changement à Fribourg obligatoire).

Les derniers vestiges de la voie métrique à l’entrée de l’usine Cailler (combien de camions pour assurer la desserte de l’usine désormais ?) :

L’avenir semble bien sombre cependant pour Broc. Nestlé a l’intention de vendre le site de Cailler à des « investisseurs amateurs de chocolat » (sic) qui se font fort de créer un « parc du chocolat »…

Alors que la station Pont de Sèvres (terminus de la ligne 9) est en pleine rénovation suite à l’arrivée de la ligne 15, le panneau de céramique en bout du quai 1 se dégrade considérablement. A quand des mesures de préservation ?

Oeuvre de 1934 par Henri Rapin (1873-1939), conseiller artistique à la Manufacture nationale de Sèvres, située de l’autre côté du pont.

Il existe quelque part en Europe centrale une prairie de bouleaux. Pendant quelques années, cette prairie a été desservie par un embranchement ferroviaire, relié à tout le réseau européen. Pour accéder à la prairie, on refoulait ici :

Puis la voie, aujourd’hui enfouie dans les herbes, s’enfonçait dans les bois par une courbe serrée :

Elle traversait une route :

Ici, un lorry est resté en place :

Là, les lanternes d’aiguille ont subsisté, donnant accès à un faisceau de 3 voies :

Gestes quotidiens de cheminots : on fait la voie, on refoule, on découple, on remet en tête, on attelle, voie libre, on repart. Gestes vieux comme le chemin de fer, répétés tous les jours des millions de fois dans le monde ferroviaire, mais qui prennent ici une signification terrible.

Beaucoup de voyageurs chargés de leurs biens les plus précieux ont emprunté cette ligne. Seuls de rares voyageurs, sans bagages, sont revenus de la prairie des bouleaux. L’aller-simple y était la règle.

Sous un soleil radieux, incongru en ce mois de janvier, je marche dans le plus grand cimetière du monde, sans aucune tombe visible.

Je suis à Birkenau (en allemand : Birken, bouleau, Au : prairie), à la périphérie de la ville polonaise d’Oswiecim, toujours en allemand : Auschwitz :

Je croise un groupe de lycéens allemands. Ils portent des bouquets de fleurs qu’ils déposent çà et là, à l’étang des cendres, devant le Krema II, devant le monument international. Visages fermés, yeux baissés.

« Qui de nous veille de cet étrange observatoire pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux?
Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre?
[…]
Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines,
Comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres,
Qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s’éloigne,
Comme si on guérissait de la peste concentrationnaire,
Nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays,
Et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »

Texte de Jean Cayrol, extrait du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais (1956).

Mai 1944 à Auschwitz : arrivée d’un train en provenance de Hongrie. L’officier SS au premier plan procédait à la « sélection ». Un simple geste devant chaque déporté : pouce à droite, la chambre à gaz, immédiatement. Pouce à gauche : le travail au camp, un sursis de quelques mois, semaines ou… jours avant de prendre le même chemin.

Dernières soirées de l’Arc de triomphe empaqueté.

La place Charles de Gaulle rebaptisée place Christo et Jeanne Claude
(la nouvelle plaque a elle-aussi été dûment empaquetée)
Côté avenue des Champs-Elysées, entre les files de circulation,
les photographes du jeudi soir font la queue pour immortaliser l’ultime oeuvre de Christo.
Avenue Marceau. Service de soirée sur la ligne 92.
Nouveau bus RATP 100% électrique Heuliez.

L’arc de de triomphe de Paris : dernier emballage (posthume) de l’artiste Christo (1935-2020). Christo : on aime ou on aime pas, mais ses réalisations sont toujours originales, spectaculaires (et gratuites).

Tout a commencé cet été, peu après l’arrivée du Tour de France le 18 juillet 2021, avec la protection des bas-reliefs :

Et notamment la célèbre Marseillaise de François Rude :

Le 12 septembre, c’était l’opération délicate du déploiement de la toile par une armée de cordistes :

Le 19 septembre, tout est prêt pour les Journées du Patrimoine 2021. Vue depuis l’avenue Foch :

Côté Champs-Elysées :

Vue de l’intérieur du monument :

Répartis autour de la place de l’Etoile, exceptionnellement piétonne, 300 « médiateurs » distribuaient des échantillons de la toile utilisée pour l’emballage :

Dernier volet d’un tryptique parisien entamé il y a presque 50 ans, le 27 juin 1962 rue Visconti avec le « Mur de Fer », continué avec le « Pont-Neuf emballé » (septembre1985) et qui se termine cette semaine en ce lieu historique et prestigieux.