Archive pour la catégorie ‘Train réel’

Un bonjour de la gare de Zurich, sans umlaut ü car, très exceptionnellement, je ne me trouve pas à la Hauptbahnhof SBB/CFF de Zürich, Suisse, mais à la gare de Zurich, Californie, du Southern Pacific, sur l’ancienne ligne à voie de 3 pieds (0,914m) qui reliait jadis Keeler à Laws dans la Owens Valley, supprimée en 1960.

Ici, l’auteur de ce Blog se trouve  à l’emplacement exact de la gare, ou de ce qu’il en reste. Température en cette fin d’après-midi : 42°C à l’ombre (à l’ombre de quoi, d’ailleurs ?). Cela va peut être en surprendre quelques uns, mais je mouille la chemise – littéralement – pour alimenter ces colonnes  🙂 (Photo : Alexandre Delaitre).


L’entrée sud de la gare. Au premier plan, la plaque commémorative posée par
« The Ancient and Honorable Order of E. Clampus Vitus »,
confrérie d’amateurs du Old West.

Pourquoi Zurich ? Selon la tradition de la Owens Valley, une suissesse du nom de Emilie  Nikolaus, née en 1887, trouvait que le versant Est de la Sierra Nevada lui rappelait ses Alpes natales. En 1923, le Southern Pacifc donna le nom de la cité de Zwingli à cette gare, au milieu de nulle part, qui desservait en fait la bourgade voisine de Big Pine.

 

Les fondations de la gare. En arrière plan, les radiotéléscopes du Owens Valley Radio Observatory, un site du Caltech chargé d’étudier le rayonnement fossile du Big Bang. Hier et demain…

Zurich_Train
La Gare de Zurich au temps de la splendeur de la Owens Valley Narrow Gauge

Le Getty Center abrite une partie des collections du J. Paul Getty Museum (l’autre partie se trouvant à Malibu). Construit sur la colline de Brentwood qui domine tout Los Angeles, son implantation escarpée posa le problème de l’accès des visiteurs et du parking, indispensable à L.A. Les promoteurs optèrent pour la solution de l’Hovertrain, un train sur coussin d’air tracté par des câbles type funiculaire. Ce système, conçu initialement par General Motors fut – pour une sombre histoire de loi antitrust – cédé au fabricant mondial d’ascenseur, qui le commercialisa sous le nom de « Otis Hovair ». La ligne, d’une longueur de 1180m franchit une dénivelée de 63m.

Un bâtiment d’accueil fut construit à proximité de l’Interstate 405 (la grande autoroute Nord-Sud de Los Angeles) à 1km environ du Centre. Cette zone comprend un parking souterrain sur 7 niveaux et la gare de départ de l’Hovertrain :

Arrivé d’une rame à la station inférieure :

La piste de l’Hovertrain, parfaitement nivelée, porte la trace des « pads » servant à la sustentation de la rame. La ligne ne comporte pas d’atelier et la maintenance se fait à cet endroit, in-situ :

La sustentation est donc assurée par des « pads » similaires à ceux employés pour le transport des charges palettisées sur coussin d’air, le guidage par des galets caoutchoutés sur un profilé latéral et la traction par deux câbles (un par rame) entrainés par un moteur électrique stationnaire de 400CV :

La voie sinue à flanc de colline en surplomb de l’Interstate 405. L’installation est conçue pour supporter des tremblements de terre de magnitude 6, des vents jusqu’à 100km/h (au délà, la rame s’arrête et est mise en sécurité) et à des températures allant de -23°C à +43°C.

L’évitement en milieu de parcours. Curieusement dans un pays où la majorité des trains circule à droite, l’Hovertrain lui croise à gauche :

Dernière courbe avant l’arrivée :

La station supérieure. Chaque rame de trois voitures permet d’acheminer 1200 personnes par heure et par sens :

Le patio du Getty Center :

Le panorama sur la Cité des Anges vu depuis les terrasses du musée :

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Cliquer sur la barre de défilement pour naviguer dans le panorama, (orienté vers le sud).

Courte halte au depot (gare) de Santa Barbara. Construite dans le style « Mission espagnole » en 1902 par le Southern Pacific, cette station vit passer les trains les plus prestigieux du SP, comme le Daylight (San Francisco à Los Angeles) :

Le bâtiment a été rénové en 2000 et classé monument historique en 2006.

L’intérieur a fait l’objet d’une restauration soignée, conservant l’ambiance des grandes heures du Southern Pacific :

Notre visite coïncide avec le passage du Pacific Surfliner de 15h03 (San Diego à San Luis Obispo), remorqué par la P42C  #42 de l’Amtrak.

La voiture-salon (business/observation car) #142 du Southern Pacific est stationnée dans les débords de la gare en attente de restauration :

La gare de Santa Barbara a fait l’objet d’une reproduction à  l’échelle N par Ian Lampkin, de Redhill, Surrey, Grande-Bretagne :

Photo Ian How / Eurotrack 2010

Ouf ! A Santa Cruz, l’immeuble emblématique du Boardwalk, La Bahia Appartments, est toujours en place :

La California Coastal Commission, en charge de la préservation des 1700km du littoral californien, a rejeté en août 2011 le projet qui prévoyait la construction à cet emplacement d’un hôtel de 125 chambres. Dans cette opération immobilière qui aurait complètement bouleversé le front de mer de Santa Cruz, seul le clocher aurait été conservé…

Le chemin de fer touristique Santa Cruz, Big Trees & Pacific Ry maintient la tradition du street running sur le Boardwalk :

…amenant sans distinction ferroviphiles et amateurs de sable chaud au bord du Pacifique :

En l’absence de quai, le petit tabouret alla Pullman aux armes du SCBT&P est le bienvenu :

Autre emblême de Santa Cruz, le Giant Dipper, fait toujours la joie (et la frayeur) des estivants :

Malgré une structure en bois en apparence bien légère, ces montagnes russes – classées Monument Historique – ont bien résisté à près de 90 ans de service intensif et de tempêtes du Pacifique (le Giant Dipper a été inauguré le 17 mai 1924 !)

A leur pied, la voie du Southern Pacific se faufile toujours en direction de Capitola et de Watsonville :

Finalement, il ne manque plus au décor que le Sun Tan Special, train de plaisir qui amenait à Santa Cruz les habitants de San Francisco pour un dimanche à la mer. Immortalisé en 1949 au même endroit par Fred C. Stoes, le Sun Tan était ce jour là tracté par deux 2-8-0 (140 Consolidation) avec tender Vanderbilt du Southern Pacific.

Promenons-nous jusqu’au bout du Boardwalk, la ligne y franchit la San Lorenzo River :

et part en tranchée en direction de Capitola et Watsonville. Malgré l’indication « DANGER – Live Track – No Trespassing », la voie semble fort peu utilisée et sert plutôt de décharge (mais restons prudents et keep off track) :

Des projets de réouverture de cette section au service voyageurs sous forme d’un tramway destiné à désengorger le front de mer sont à l’étude. Perspective très lointaine… D’ici là, le truss bridge sur la San Lorenzo verra encore passer beaucoup de piétons et de cyclistes :

et nous devrons nous contenter d’admirer les photos de Fred C. Stoes, nostalgie d’une époque de joies simples où le rail régnait en maître à Santa Cruz. Il est 17h10 en ce dimanche d’août 1947, le Sun Tan Special retourne à San Francisco et le blues des fins de week-end règne à bord :

Comme le chantait si bien Nat King Cole :

« Roll out those lazy, hazy, crazy days of summer
Those days of soda and pretzels and beer
Roll out those lazy, hazy, crazy days of summer
You’ll wish that summer could always be here« 

En été, les cable-cars franciscains sont pris d’assaut, et il n’est pas rare d’avoir à attendre plus d’une heure avant de pouvoir embarquer à bord de la géniale invention de Andrew Smith Hallidie, emblême de San Francisco (même si de nombreuses villes à travers les Etats-Unis et l’Europe eurent elles-aussi leurs cable-cars – à commencer par Paris de la place de la République à Belleville au début du 20e siècle) :

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Seule solution : se lever très tôt pour prendre le premier cable-car du matin à Powell-Hyde ou se tourner vers la ligne de California Street, moins connue des touristes. Cette ligne qui suit California Street reliant Market Street à Van Ness Avenue présente la particularité de posséder des voitures réversibles (sur les deux autres lignes encore en exploitation, les voitures sont équipées d’un seul poste de conduite et sont tournées à chaque terminues sur une plaque tournante) :

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Un incident assez rare vint troubler notre voyage de Van Ness à Market, à la hauteur de Sansome Street. Le grip de la voiture où nous nous trouvions perdit son câble, qui tomba au fond du caniveau. Résultat : notre cable-car se retrouva immobilisé en pleine rue au milieu de la circulation Franciscaine. Le personnel du San Francisco Municipal Railway semble être formé à ce genre de situation. Immédiatement : le contrôleur descend pour régler la circulation tandis que le gripman (conducteur) appelle par radio le dépôt central des cable-cars pour assistance :

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Les secours arrivent une dizaine de minutes plus tard sous la forme d’un énorme camion Freightliner :

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Qui entreprend de nous pousser (comme dans Duel de Steven Spielberg 🙂 ) jusqu’à la prochaine trappe de visite qui permet de replacer le câble de traction dans les machoires du grip :

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Ouf ! Merci pour la pousse Andy !

En cette fin d’année,  la presse tous médias confondus se livre à l’exercice de style habituel (ou plutôt le marronnier) : la rétrospective de l’année. On va nous rappeler en images les pires moments de 2011, année terrible s’il en fut, suivis d’un débat entre « experts »  pour nous prédire une année-2012-encore-plus-pire.

A mon tour – il n’y a pas de raison – de vous infliger faire partager MA rétrospective 2011. La mienne se revendique égotique, éclectique et légèrement plus optimiste.

1- Un lieu : la Rotonda de l’Hôtel Palace à Madrid.

La Rotonda et sa célèbre verrière sont le centre nerveux du vénérable Palace Hotel de Madrid. A 12h00, dégustez quelques boccadillos sur la banquette au centre en attendant le déjeûner à l’heure espagnole (jamais pu m’y mettre :-() au minimum trois heures plus tard. On y sert également le petit-déjeûner, les churros sont divins et vous permettront d’attaquer le ventre plein les kilomètres de galeries de la Fondation Thyssen ou du Musée du Prado situés pratiquement en face de l’hôtel.

2- Un objet : les tables de Max Steiner.

Cet ébéniste Zürichois fabrique dans son atelier de la Predigergasse des tables en bois fruitier à l’esthétique très  « Zen », absolument superbes qui donnent envie immédiatement de s’y installer, d’y poser un Mac Book Air ou un Moleskine, et commencer à créer.

Site Web: www.max-steiner.com

3- Tendance 2011 : le retour à l’analogique.

En parlant de carnet Moleskine, 2011 aura été l’année où j’ai généralisé leur emploi à toutes mes activités : notes de réunions, préparation de compte-rendus, TODO-lists, notes de lecture, mindmaps, projets d’articles, recherche de lieux à visiter pendant les vacances, brouillons de posts pour ce Blog, etc. Chaque activité a son carnet dédié. Toujours sybarite, j’éclaire le tout avec une Anglepoise 1227, la célèbre lampe de bureau anglaise conçue en 1934 par George Carwardine devenue emblême des studios Pixar. Pour l’écriture, après pas mal d’essais, je reste fidèle au Pilot G2 et aux crayons de couleur standard Prismalo de Caran d’Ache (souvenirs du Duty-Free du Flughafen Zürich).

Le véritable problème est bien évidemment la « digitalisation » des informations, car je réserve mes « carnets analogiques » exclusivement  à la phase de recherche et de préparation. Vient alors le moment tant redouté de l’écriture elle-même. Ayant souffert pendant des années sous Word de l’angoisse de « l’écran blanc » :-), j’ai trouvé un petit logiciel anti-procrastination simple, gratuit et terriblement efficace : Darkroom.

Darkroom est un éditeur de texte aussi minimaliste que Notepad : caractères verdâtres (ou ambre ou tout autre couleur de votre choix) sur fond noir, on se croirait revenu 30 ans en arrière sur un terminal DEC VT220. En tapant F11, on passe en plein écran : laissant l’auteur en tête à tête avec le texte à travailler. Plus de distractions, d’icones ou de fenêtres ouvertes sur le Web, toujours prétexte à se disperser. A noter qu’en tapant CTRL+ « / », on accède aux statistiques (nombre de signes avec/sans espaces, nombre de mots), bien utile pour calibrer le texte. Moleskine + Darkroom = plus d’excuse pour rater la date de bouclage  de Voie Libre !

Sites Web : Moleskine et Darkroom.

4- Un héros de BD : John Twenty.
Inconnu sur ce versant du Jura, John Twenty (et son chien Edouard) est le compagnon de voyage quotidien de dizaines de milliers de pendulaires Suisses. C’est le héros de la série éponyme qui paraît du lundi au vendredi dans l’édition helvétique de 20 minutes. Totalement bilingue français-allemand (il paraît dans les 2 éditions nationales), évoluant avec aisance dans un univers à la Scoobidoo, peuplé de fantômes, monstres et criminels sanguinaires, John Twenty est journaliste à 20 Minutes/Schweiz et est un petit frère d’Adèle Blanc-Sec de Tardi. Comme elle, il a une capacité incroyable à se faire des tas d’ennemis pour des raisons obscures.

Mais John Twenty a un terrible secret : c’est un héros vénal et stipendié.  La page de 20 Minutes où s’étale ses aventures est payée par un annonceur, ce qui en fait une des rares Publi-BD de la presse quotidienne. Tout l’art – si l’on peut dire – des auteurs de la série (scénario de Marc Hillefeld, dessins de André Sedlaczek)  est de trouver une histoire mettant en valeur les produits proposés chaque semaine par un client différent. Fort heureusement,  les autocaristes low-cost – annonceurs réguliers – offrent de nombreuses possibilités de déplacement pour le héros (voir notamment le magistral « Abenteuer in Salou » ou la vertigineuse mise en abyme de « Die Doppelgangerin« ).

Mention spéciale à la série sponsorisée par Garmin en 2009 : John Twenty voyage dans le temps et retourne à l’époque de Guillaume Tell. Il y réécrit à sa façon l’histoire de la Suisse avec son GPS en emmenant l’infâme bailli Gessler (celui du Hohle Gasse à Küssnacht) se perdre dans un marécage putride.

John Twenty, ou le grand retour du feuilleton XIXe siècle 😉 Du lundi au vendredi sur 20 Minutes Suisse : www.20min.ch

5- Un livre : Pyong-Yang de Guy Delisle.

 

 

Découvert cet automne  Guy Delisle grâce à  son nouveau récit en BD Jérusalem, publié en épisodes dans Le Monde. Par curiosité, j’ai acheté son Pyongyang, plus ancien (2004). Graphiste canadien, Guy Delisle y raconte en images son séjour en Corée du Nord, responsable de l’encadrement d’une équipe d’intervallistes nord-coréens (les « petites mains » des films d’animation) réalisant une série pour une chaîne de télévision française. Surréaliste et glaçant, pour mieux comprendre les scènes d’hystérie qui ont marqué les obsèques de Kim Jong-Il ce mois-ci.

6- Un tableau : le Mont-de-Piété par Santiago Rusiñol y Prats (1861-1931).

Découvert lors de l’exposition « El Modernismo » à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne en août 2011 : le Mont de Piété du peintre catalan Rusiñol. Tout laisse penser que la femme en noir, une veuve probablement dans la gêne ou le dénuement, vient gager ses derniers bijoux. Au delà du sujet naturaliste et tristement dans l’air du temps, même si « ma tante » a modernisé ses locaux depuis, cette oeuvre a particulièrement frappé le parisien de naissance et de coeur que je suis par son traitement d’une cour intérieure du vieux Paris. Tout y est : les peintures délavées, les descentes d’eau en zinc, le pavage inégal de la cour, et surtout cette lumière bleue-grise « ciel de Paris » unique.

7- Un modèle réduit (blog ferroviaire oblige…)

Après beaucoup d’hésitation – parmi les finalistes il y avait notamment la très réussie C19 en HOn3 de Blackstone Models – mon modèle de l’année 2011 sera  le chasse-neige Bernina Xrotd 9214 dans la série Metal Collection de Bemo en HOm. Le modèle original est préservé au musée du Blonay-Chamby :

8- Une découverte : les bisses du Valais.
Coup de chapeau à tous les bénévoles des associations valaisannes qui entretiennent les bisses, ces aqueducs qui ont amené pendant des siècles l’eau des glaciers jusqu’aux pâturages montagnards. Avec une mention spéciale à l’association de Sauvegarde du Torrent-Neuf pour son parcours-découverte vertigineux à flanc de montagne.

Bisse sur le sentier de la rampe Sud du BLS
entre Hohtenn et Ausserberg (avril 2011)

9- L’histoire rocambolesque de l’année : le vol de la Mallet et de l’automotrice  BVB du Swiss Vapeur Parc.
Le 18 novembre 2011, le petit monde des ferroviphiles et modélistes voies-étroitistes apprenait avec stupéfaction le vol de deux locomotives du Swiss Vapeur Parc : la Mallet et l’automotrice BDeh 4/4 du Bex-Villars-Bretaye. Les malfaiteurs avaient profité de la fermeture annuelle du parc pour s’introduire dans les remises-dépôt et emporter ces deux machines – pesant quand même à elle deux près de deux tonnes. Immédiatement, les soupçons des lecteurs helvétiques de 24Heures et de la Tribune de Genève se tournèrent vers la délinquance importée de la France voisine – qui a le dos large en ce domaine – ignorant que nos gentils racaillous hexagonaux préfèrent démolir sur place plutôt que de transpirer dans leur Nike en manutentionnant des charges lourdes. 

L’automotrice BVB en circulation au Swiss Vapeur Parc le 13 août 2011

Dénouement en forme de conte de Noël. Le 23 décembre, on apprenait que la police Suisse avait localisé le 12 du même mois les deux machines, la Mallet dans une remise à Bâle, et la BVB dans un hangar près de Lucerne et que les locomotives étaient de retour au Bouveret. Mais dans quel état ! Si la Mallet a été simplement démontée, la BVB a été dépecée sans ménagements, son moteur à essence déposé et ses kidnappeurs avaient commencé à poncer sa carrosserie – peut-être pour la maquiller comme une BMW volée. On ignore encore si la machine est réparable.

La même ramenée le 23 décembre 2011 par les bénévoles au Swiss Vapeur Parc après avoir été
dépecée et poncée par deux arcandiers Lucernois (Photo DR).

La police a interpellé deux citoyens Suisses. A ce jour, on ne sait rien ni sur leur identité, ni sur leurs motivations. Seul indice : on a retrouvé dans le hangar de Lucerne du matériel volé aux CFF. Laissons le mot de la fin à Charles-Henri Coutaz, président du Swiss Vapeur Parc, « ce sont des cinglés ».

Réouverture du Swiss Vapeur Parc le 18 mars 2012.

 

 

 

 

un contrôleur des CFF 🙂 Tout le tintamarre fait autour du changement des horaires SNCF le 11 décembre 2011 a occulté une autre révolution outre-Jura. Depuis ce jour, en Suisse, il n’est plus possible de monter dans un train des CFF et d’acheter son billet auprès du contrôleur – une pratique séculaire qui doit remonter au moins à la ligne des petits pains espagnols. D’après la compagnie ferroviaire helvétique cette possibilité ne se justifie plus : sur le million de personnes transportées journellement, moins de 2000 achetaient leur billet à bord.

Désormais, les voyageurs sont incités à utiliser les possibilités offertes par les services d’achat en ligne : Mobile CFF et e-Ticket Shop. Les contrevenants sont passibles d’une amende de nonante francs suisse, le père Fouettard étant chargé de cette perception…Ayant pendulé entre Zürich et Baden (avec mon billet en poche) pendant toute cette première semaine, j’ai pu constater que les contrôleurs CFF étaient encore indulgents, se contentant d’un « rappel à la loi » et de la perception du supplément de service habituel de 10 CHF pour les achats effectués à bord.

Photo FD – 15.12.2011 7:58 à Zürich Flughafen dans l’InterRegio IR2062 pour Bâle, pelliculage sur voiture VU IV, exceptionnellement au départ sur voie 3 ce jour là.  Publicité site CFF (DR).

Un soleil automnal éclaire une gare de Clamecy complètement déserte en ce vendredi 18 novembre.

L’ancien dépôt CFTA-Cargo, priée de dégager les lieux lorsque la SNCF dénonça le 1er juin 2006 le contrat d’affermage datant de 1939, est envahi par les herbes, et les arbres :

…là où stationnaient encore il y a 5 ans les BB4800,

…et le Furet du Morvan :

L’enseigne CFTA-Connex est encore au place au dessus de l’entrée du personnel. L’affiche indique : locaux sous surveillance électronique. Pour surveiller quoi ?

Une infrastructure récemment rénovée à grands frais mais à peine utilisée. Alors que l’antenne Cravant-Autun a été fermée au trafic voyageur cette année, le tronçon Cravant-Clamecy reste desservi – pour combien de temps ? – par quelques AGC directs avec Paris-Bercy en 3h00 de trajet, pas mieux qu’il y a 50 ans. Plus de trace de trafic marchandises. Pendant ce temps, les poids lourds continuent à encombrer et défoncer consciencieusement les routes nivernaises.

Région Bourgogne absente. Municipalité aphone (comme lors de la fermeture de la maternité de Clamecy). Vaste gâchis.

 

« C’est la clôture », murmura Jeanne.
– Pauline Réage. Histoire d’O

 

Il y a près de douze ans, la « tempête du siècle » s’abattait sur la France et sur le Petit train du Jardin d’Acclimatation. Depuis le 26 décembre 1999, le petit train – propriété avec le Jardin du groupe LVMH – a été bien entretenu, mais les clôtures du tronçon Maillot-Sablons, durement touchées par la tempête, n’avaient pas encore été réparées :

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État mars 2000

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État novembre 2011, les éléments les plus endommagés ont été enlevés mais non remplacés.

Notons cependant une évolution encourageante, ici on installe une barrière légère (provisoire ?) :

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Là on donne un coup de peinture :

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En attendant la fin des travaux, la prudence s’impose… 😉

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Profitons-en pour rappeler que le Petit train du Jardin d’Acclimatation – à voie de 50cm (et non 60cm comme on le lit fréquemment) – est la plus ancienne exploitation ferroviaire de Paris toujours en exploitation. Âgé de 133 ans, construit en 1878, il devance de 22 ans le métro parisien !

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État 1900, le petit train était alors hippotracté

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État octobre 2011
Ce jour là, c’était « Pietra » (construction Renault) qui était de service.

Wir fahr’n, fahr’n, fahr’n auf der Polybahn…

– avec mes excuses à Kraftwerk 🙂

Deux petites vidéos sans prétention (réalisées avec l’APN emprunté à ma fille 😉 – à refaire un jour peut-être avec un camescope HD et un Steadycam) qui tentent de restituer l’ambiance d’un voyage sur le Polybahn de Zürich par une belle soirée d’automne.

Up :

[flv width= »512″ height= »440″]http://www.fdelaitre.org/video/Polybahn_Up.flv[/flv]

Down :

[flv width= »512″ height= »410″]http://www.fdelaitre.org/video/Polybahn_Down.flv[/flv]

Le Polybahn a aussi son charme en hiver. Par une soirée glaciale, n’hésitez pas à vous installer sur la plateforme extérieure, à l’avant, sur la gauche. La montée dans l’obscurité et le silence – à peine troublé par les cloches lointaines de la Predigerkirche, de la Fraumünsterkirche ou du Grossmünster  appelant au culte du soir et le zonzonnement du câble dans les  poulies du funiculaire – est une expérience magique.