Grande opération sur le réseau métro urbain RATP : le changement systématique des afficheurs annonçant le temps d’attente pour le(s) prochain(s) trains; un changement qui semble concerner toutes les lignes.
Avant : (station Trocadéro, 9, le 14 mars 2024)

Après : (station Rue de la Pompe, 9)

Le nouveau modèle est beaucoup plus lisible, surtout de loin, en bout de quai.

A noter le changement d’appellation : « 1er/2e train » a été remplacé par « 1er/2e métro » (plus compréhensible internationalement ?).

Autre avantage : l’écran peut être reconfiguré dynamiquement pour afficher des messages :

Toujours la signalétique : à Pont de Sèvres, 9, on annonce déjà la correspondance avec la ligne 15 :

Il va quand même falloir se montrer patient, la ligne 15 devant être inaugurée fin 2025 (tronçon Pont de Sèvres-Noisy Champs). Quand à la sortie 1 « Ile Seguin », les accès et le bâtiment en surface, côté tours Citylights, ne sont pas encore construits…

Enfin ! Après 8 ans de travaux (et peut-être autant d’études ?) le prolongement du tramway T3b de Porte d’Asnières à Porte Dauphine a été inauguré ce jour, vendredi 5 avril 2024.

Le tramway inaugural transportant les huiles arrive sous bonne escorte policière devant l’Université porte Dauphine :

Discours inaugural, et séance d’auto-congratulation des politicos (« il a été réalisé dans les temps et dans le budget » – à vérifier). De gauche à droite : X… représentante de l’Union Européenne (faut bien que les fonctionnaires de Bruxelles s’occupent), Geoffroy Boulard – maire du 17e arrondissement, Valérie Pécresse – présidente de la région Île de France, Anne Hidalgo, maire de Paris, Jean Castaix – ancien Premier Ministre et président de la RATP, Jérémy Redler – maire du 16e arrondissement, Patrick Vergriete – sous-ministre des transports (et des grèves), X. représentante du préfet de Paris (mais où vont-ils chercher leurs chapeaux dans la préfectorale ?), Y. la chauffeuse de salle.

A mon tour en fin d’après-midi de faire mon inauguration personnelle du tronçon Porte Maillot (une porte qui est très gâtée : après le T3b, elle accueillera le 7 mai 2024 le prolongement d’EOLE depuis St Lazare) jusqu’à Porte Dauphine.

Boulevard Gouvion Saint-Cyr – à gauche le Palais des Congrès, à droite la gare du RER C :

Porte Dauphine – à droite la gare Avenue Foch du RER C :

Le terminus Porte Dauphine, à droite devant l’université le bus PC assurant la correspondance en direction du Pont du Garigliano :

Scoop : au cours de leur discours, V. Pécresse et J. Castaix ont déclaré vouloir prolonger le T3b de Porte Dauphine à Pont du Garigliano et ainsi « boucler la boucle ». Rendez-vous donc en 2032, avec – qui sait, soyons optimistes – dans un premier temps le prolongement Dauphine-porte de la Muette…

Voir aussi sur ce Blog : le prolongement du T3b à Porte Dauphine (septembre 2023).

Non loin de là, la gare du Luxembourg, vue ici du temps du Paris-Orléans (de nos jours RER B, station « Luxembourg Sénat ») :

Joyeuses Pâques à tous !

J’avais toujours pensé que le modélisme ferroviaire US était né à Monterey, Californie, après la deuxième guerre mondiale avec John Allen. Avant, me semblait-il, ne régnait que les trains jouets et le « tin plate », représentés par Lionel (1901) en O 1/48e US et American Flyer (1918) en O US puis S 1/64e (1950). Seuls quelques richissimes nord-américains comme Minton Cronkhite ou Vincent Astor avaient pu payer une armée de collaborateurs pour construire dans leurs propriétés des modèles réduits « sérieux ».

1938 : Vincent Astor et son « mini-train » sur voie de 18 pouces dans sa propriété des Bermudes
Minton Cronkhite en 1935 et son San Marino & Santa Fe,
échelle « Q » soit 1/48e mais sur voie finescale de 32mm.

Dès les années 1920 cependant, d’autres précurseurs s’étaient lancés dans des réalisations de construction personnelle – et intégrale, à une époque où le modélisme ferroviaire n’en était qu’à ses débuts. Parmi eux : John Naylor Swartzell de Washington D.C., passionné par le Baltimore & Ohio (B&O) sur la côte Est.

Août 1937 : John Swartzell (à gauche), aux commandes de son Baltimore & Ohio Junior (Mountain Division). A sa droite, en visite et tenant un caboose, Herman E. Wills, représentant national de la Brotherhood of Locomotive Engineers.

Swartzell développa très tôt un grand intérêt pour le monde ferroviaire. En 1904, à l’âge de 14 ans, il débuta son réseau, puis suivit le prestigieux cours de Railroad Engineering à l’Université de l’Illinois, Urbana Champaign. Mais il revint ensuite à Washington D.C. auprès de son père pour s’occuper de promotion immobilière, et comme pas mal d’entre-nous, entretint sa passion en construisant un réseau d’inspiration B&O dans la cave de sa maison au 2725 36e rue à Washington D.C.

Le réseau en construction le 11 décembre 1925, avec la fille unique de son auteur : Margaret-Ann Sartzell, future épouse West (1921-1997)
5 août 1929 : Fair River, une gare imaginaire d’une Mountain Division du B&O . Echelle O US (1/48e), 3 rails (ou plutôt 3e fil). Noter à gauche, les voies de garage et le dépôt qui ne sont pas électrifiées.

De santé fragile, John Swartzell quitta la tête de l’entreprise familiale dès 1925 (entreprise qui fit faillite en 1931 au cours de la Grande Dépression) et mourut prématurément le 18 novembre 1937 à l’âge de 47 ans à Washington D.C.

John Swartzell et ses modèles en construction à l’arrière de sa maison, côté Fulton Street, Washington D.C.
La tombe de JN Swartzell au Rock Creek Cemetery de Washington DC.

De passage à Broc-Fabrique (FR) en décembre : les travaux de mise à voie normale du tronçon Bulle-Broc sont achevés. Rebaptisée pour l’occasion « Broc-Chocolaterie », la gare – devenue « style RER » sans âme – accueille désormais sur deux voies à quai les automotrices RBDe 560 en provenance de Berne ou Düdingen (pas de train direct le dimanche, changement à Fribourg obligatoire).

Les derniers vestiges de la voie métrique à l’entrée de l’usine Cailler (combien de camions pour assurer la desserte de l’usine désormais ?) :

L’avenir semble bien sombre cependant pour Broc. Nestlé a l’intention de vendre le site de Cailler à des « investisseurs amateurs de chocolat » (sic) qui se font fort de créer un « parc du chocolat »…

Suivant le chemin de BEMO et ses livrées publicitaires des Ge4/4 des RhB en HOm et le wagon « Fête des pères » en OO de DAPOL, les « opérations pot de peinture » se succèdent depuis 2 ans chez PECO, qui a choisi ses « victimes » du côté de la voie de 2 pieds britannique.
La première est ce wagon événementiel et fictif en OO9 (1/76e sur voie de 9mm) tiré à 300 exemplaires sur la base d’une voiture « bug box » du Ffestiniog célébrant le jubilé de platine de la (maintenant défunte) reine Elizabeth II en juin 2022 :

S’agissant d’une série limitée, je n’ai pas osé ouvrir la boîte pour la photo. Mais God Save the King! Pour le couronnement du roi Charles III en 2023, PECO a récidivé avec encore une voiture « bug box » du Ffestiniog toujours en OO9 et avec une livrée tout aussi fictive. Pour faire bonne mesure, je l’ai attelé avec un wagon du Père Noël tout juste reçu de chez Rail of Sheffields, redécoration d’un couvert du Lynton & Barnstaple. On notera les précautions logistiques : « ne pas ouvrir avant Noël » et « retourner à vide à l’atelier du Père Noël » :

Royauté oblige, PECO a quand même utilisé la version « 1e classe » des voitures du Ffestiniog. Construites en 1863/64 par Brown, Marshall & Co de Birmingham, et par la suite rétrogradées en 3e classe, ces voitures furent les premières conçues pour le transport de voyageurs sur la ligne.

En gare de Porthmadog sur le Ffestiniog durant l’été 1887. Une « Small Birmingham », nom donné originellement à ces voitures, attelée juste derrière la double Fairlie « Livingston Thompson ».

Au premier plan, une autre vue d’une « bug box », toujours à Porthmadog. Noter le caractère particulièrement « bas sur pattes » de ces véhicules. Le modèle PECO OO9 nécessite d’ailleurs une voie extrêmement bien posée pour un roulement satisfaisant.

A la Porte Dauphine, on se hâte lentement aussi. La mise en service du prolongement de la ligne de tramway T3 de porte d’Asnières à la porte Dauphine semble cependant toujours annoncée pour « fin 2023 », sans plus de précisions.

Le terminus Porte Dauphine devant l’université est en voie d’achèvement :

Après 10 ans de parlottes et 4 ans de travaux (pour 3,2km – à titre de comparaison, les 14 premières lignes du métro urbain à Paris ont été construites en 30 ans pour une distance de 120km, dont la majeure partie en souterrain), le rail Broca (à gorge) a enfin été posé Boulevard Lannes. La LAC (ligne aérienne de contact) aurait été mise sous tension le 4 septembre. Pas testé en posant la main dessus, 750V courant continu, quand même.

Bienfait collatéral, la gare RER C de l’avenue Foch – reconstruite pour l’exposition de 1900 par Juste Lisch (1828-1901), et célèbre dans le monde ferroviaire pour sa « voie des souverains » qui accueillait jadis les trains spéciaux des grands de ce monde en visite – a été restaurée. Notez la mention « Chemin de fer de l’état », qui racheta la compagnie de l’Ouest en 1909 suite à sa déconfiture.

1938 : arrivée du roi Georges VI à la gare des souverains (avenue Foch) – actualités British Pathé.

Tapis rouge, mais pas encore d’escalier mécanique pour sortir de la station. (Installé cinquante ans plus tard en 1988 lors de l’intégration de la gare au RER C).

Autre point positif, la fin des travaux de voirie à Porte Dauphine qui ont rendu la circulation infernale (comme à la Porte Maillot, qui a connu simultanément l’extension du T3b ET la construction de la station de métro pour EOLE), avec un chantier particulièrement mal organisé. Le sens de circulation à Porte Dauphine (anti-horaire puis horaire) ayant été changé plusieurs fois (!) Les plots en béton délimitant le labyrinthe des voies de circulation sont stockés avenue Foch. En arrière plan la « libellule » Guimard de la station Porte Dauphine, ligne 2.

Rendez-vous dans 40 ans – peut-être – pour le bouclage de la boucle T3 Porte Dauphine-Pont du Garigliano ? Un certain Laurent Probst – directeur général de Île-de-France Mobilités (sic) – nous avertissait en 2018 qu' »Il n’y aura pas suffisamment de voyageurs sur ce tronçon » et promettait à la place « un bus en site propre à haut niveau de service (BHNS) » (re-sic). On ne peut que regretter une fois de plus la disparition de la Petite Ceinture, vue ici boulevard Exelmans en direction du viaduc du Point-du-jour (tronçon démoli en 1959) :

Alors que la station Pont de Sèvres (terminus de la ligne 9) est en pleine rénovation suite à l’arrivée de la ligne 15, le panneau de céramique en bout du quai 1 se dégrade considérablement. A quand des mesures de préservation ?

Oeuvre de 1934 par Henri Rapin (1873-1939), conseiller artistique à la Manufacture nationale de Sèvres, située de l’autre côté du pont.

De passage à Broc-Fabrique (canton de Fribourg, Suisse) où l’on se hâte lentement pour la mise à voie normale de la ligne Bulle-Broc (voir mon post du 6 août 2021 : Bulle-Broc : adieu à la voie métrique)

Cette décision malheureuse des Transports publics fribourgeois (Tpf) a fait deux victimes collatérales. Le Nestlé-shop à proximité de la gare a été obligé de déménager dans les emprises de l’usine Cailler sur 1/10e de sa superficie initiale :

Autre victime : la fin du « Train du Chocolat », qui emmenait du temps de la voie métrique les amateurs de theobroma cacaoya de Montreux à Broc via Montbovon et les rails du MOB et des TpF, sans changement. Remplacé par un autocar hideux et polluant :

Aujourd’hui, nous commémorons le 50e anniversaire de la mort de Pierre Delarue-Nouvellière (1889-1973), artiste-dessinateur ferroviaire et photographe :

Pour en savoir plus : http://fdelaitre.org/lpf2/DN.htm

« Forgotten by many, remembered by few »