À en croire les Cassandre du dimanche, Expométrique, c'était fini. Selon eux, cette exposition devenue
une référence dans le paysage du modélisme ferroviaire français avait perdu son âme, diluée dans le mercantilisme, transformée en une espèce
de foire à tout, contraignant les derniers (micro-)réseaux admis à se faire tous petits entre les stands de charcuterie et les échoppes de vraies-fausses occasions
(vendues quatre fois le prix du neuf). La réalité est toute autre. Il est vrai qu'Expométrique 2005 a rassemblé une fois de plus (presque) tous les acteurs majeurs du
modélisme ferroviaire français : peu d'expositions peuvent se vanter de proposer un tel plateau, et au final qui s'en plaindrait ? D'autre part le GEMME a su tirer les enseignements
des critiques formulées lors des précédentes éditions : davantage de caisses ouvertes pour diminuer l'attente aux heures de pointe, plus de réseaux aussi (me semble t'il), une
dimension modéliste réaffirmée par la présence dès l'entrée du Grand-Dôme de plusieurs réalisations : réseau Oe du GEMME, modules FDEM, réseau à vapeur vive. Quant à la
charcuterie de l'Île de Beauté, elle a retrouvé la place qui est la sienne dans l'enceinte de la zone restauration de l'expo . Mais plus encore, il
m'a semblé voir souffler un vent nouveau, fait d'optimisme avec l'annonce de nouveaux modèles français en voie normale, de nouveaux artisans prêts à se lancer dans l'aventure, de
convivialité (où Internet, à travers les listes de diffusion et les forums, joue un rôle croissant)
et enfin toujours plus de liberté créative et d'humour. Il est en effet réconfortant de constater que l'on ne songe plus à blâmer parce qu'une 2-6-0 américaine circule dans un paysage picard,
ou qu'une automotrice ABe 4/4de la Bernina traverse un décor du Vivarais. Le modélisme ferroviaire français se serait-il enfin décrispé ? Acceptons en l'augure... et croisons les doigts.
Frédéric
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