Archive pour la catégorie ‘Miscellanées’

En cette fin d’année,  la presse tous médias confondus se livre à l’exercice de style habituel (ou plutôt le marronnier) : la rétrospective de l’année. On va nous rappeler en images les pires moments de 2011, année terrible s’il en fut, suivis d’un débat entre « experts »  pour nous prédire une année-2012-encore-plus-pire.

A mon tour – il n’y a pas de raison – de vous infliger faire partager MA rétrospective 2011. La mienne se revendique égotique, éclectique et légèrement plus optimiste.

1- Un lieu : la Rotonda de l’Hôtel Palace à Madrid.

La Rotonda et sa célèbre verrière sont le centre nerveux du vénérable Palace Hotel de Madrid. A 12h00, dégustez quelques boccadillos sur la banquette au centre en attendant le déjeûner à l’heure espagnole (jamais pu m’y mettre :-() au minimum trois heures plus tard. On y sert également le petit-déjeûner, les churros sont divins et vous permettront d’attaquer le ventre plein les kilomètres de galeries de la Fondation Thyssen ou du Musée du Prado situés pratiquement en face de l’hôtel.

2- Un objet : les tables de Max Steiner.

Cet ébéniste Zürichois fabrique dans son atelier de la Predigergasse des tables en bois fruitier à l’esthétique très  « Zen », absolument superbes qui donnent envie immédiatement de s’y installer, d’y poser un Mac Book Air ou un Moleskine, et commencer à créer.

Site Web: www.max-steiner.com

3- Tendance 2011 : le retour à l’analogique.

En parlant de carnet Moleskine, 2011 aura été l’année où j’ai généralisé leur emploi à toutes mes activités : notes de réunions, préparation de compte-rendus, TODO-lists, notes de lecture, mindmaps, projets d’articles, recherche de lieux à visiter pendant les vacances, brouillons de posts pour ce Blog, etc. Chaque activité a son carnet dédié. Toujours sybarite, j’éclaire le tout avec une Anglepoise 1227, la célèbre lampe de bureau anglaise conçue en 1934 par George Carwardine devenue emblême des studios Pixar. Pour l’écriture, après pas mal d’essais, je reste fidèle au Pilot G2 et aux crayons de couleur standard Prismalo de Caran d’Ache (souvenirs du Duty-Free du Flughafen Zürich).

Le véritable problème est bien évidemment la « digitalisation » des informations, car je réserve mes « carnets analogiques » exclusivement  à la phase de recherche et de préparation. Vient alors le moment tant redouté de l’écriture elle-même. Ayant souffert pendant des années sous Word de l’angoisse de « l’écran blanc » :-), j’ai trouvé un petit logiciel anti-procrastination simple, gratuit et terriblement efficace : Darkroom.

Darkroom est un éditeur de texte aussi minimaliste que Notepad : caractères verdâtres (ou ambre ou tout autre couleur de votre choix) sur fond noir, on se croirait revenu 30 ans en arrière sur un terminal DEC VT220. En tapant F11, on passe en plein écran : laissant l’auteur en tête à tête avec le texte à travailler. Plus de distractions, d’icones ou de fenêtres ouvertes sur le Web, toujours prétexte à se disperser. A noter qu’en tapant CTRL+ « / », on accède aux statistiques (nombre de signes avec/sans espaces, nombre de mots), bien utile pour calibrer le texte. Moleskine + Darkroom = plus d’excuse pour rater la date de bouclage  de Voie Libre !

Sites Web : Moleskine et Darkroom.

4- Un héros de BD : John Twenty.
Inconnu sur ce versant du Jura, John Twenty (et son chien Edouard) est le compagnon de voyage quotidien de dizaines de milliers de pendulaires Suisses. C’est le héros de la série éponyme qui paraît du lundi au vendredi dans l’édition helvétique de 20 minutes. Totalement bilingue français-allemand (il paraît dans les 2 éditions nationales), évoluant avec aisance dans un univers à la Scoobidoo, peuplé de fantômes, monstres et criminels sanguinaires, John Twenty est journaliste à 20 Minutes/Schweiz et est un petit frère d’Adèle Blanc-Sec de Tardi. Comme elle, il a une capacité incroyable à se faire des tas d’ennemis pour des raisons obscures.

Mais John Twenty a un terrible secret : c’est un héros vénal et stipendié.  La page de 20 Minutes où s’étale ses aventures est payée par un annonceur, ce qui en fait une des rares Publi-BD de la presse quotidienne. Tout l’art – si l’on peut dire – des auteurs de la série (scénario de Marc Hillefeld, dessins de André Sedlaczek)  est de trouver une histoire mettant en valeur les produits proposés chaque semaine par un client différent. Fort heureusement,  les autocaristes low-cost – annonceurs réguliers – offrent de nombreuses possibilités de déplacement pour le héros (voir notamment le magistral « Abenteuer in Salou » ou la vertigineuse mise en abyme de « Die Doppelgangerin« ).

Mention spéciale à la série sponsorisée par Garmin en 2009 : John Twenty voyage dans le temps et retourne à l’époque de Guillaume Tell. Il y réécrit à sa façon l’histoire de la Suisse avec son GPS en emmenant l’infâme bailli Gessler (celui du Hohle Gasse à Küssnacht) se perdre dans un marécage putride.

John Twenty, ou le grand retour du feuilleton XIXe siècle 😉 Du lundi au vendredi sur 20 Minutes Suisse : www.20min.ch

5- Un livre : Pyong-Yang de Guy Delisle.

 

 

Découvert cet automne  Guy Delisle grâce à  son nouveau récit en BD Jérusalem, publié en épisodes dans Le Monde. Par curiosité, j’ai acheté son Pyongyang, plus ancien (2004). Graphiste canadien, Guy Delisle y raconte en images son séjour en Corée du Nord, responsable de l’encadrement d’une équipe d’intervallistes nord-coréens (les « petites mains » des films d’animation) réalisant une série pour une chaîne de télévision française. Surréaliste et glaçant, pour mieux comprendre les scènes d’hystérie qui ont marqué les obsèques de Kim Jong-Il ce mois-ci.

6- Un tableau : le Mont-de-Piété par Santiago Rusiñol y Prats (1861-1931).

Découvert lors de l’exposition « El Modernismo » à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne en août 2011 : le Mont de Piété du peintre catalan Rusiñol. Tout laisse penser que la femme en noir, une veuve probablement dans la gêne ou le dénuement, vient gager ses derniers bijoux. Au delà du sujet naturaliste et tristement dans l’air du temps, même si « ma tante » a modernisé ses locaux depuis, cette oeuvre a particulièrement frappé le parisien de naissance et de coeur que je suis par son traitement d’une cour intérieure du vieux Paris. Tout y est : les peintures délavées, les descentes d’eau en zinc, le pavage inégal de la cour, et surtout cette lumière bleue-grise « ciel de Paris » unique.

7- Un modèle réduit (blog ferroviaire oblige…)

Après beaucoup d’hésitation – parmi les finalistes il y avait notamment la très réussie C19 en HOn3 de Blackstone Models – mon modèle de l’année 2011 sera  le chasse-neige Bernina Xrotd 9214 dans la série Metal Collection de Bemo en HOm. Le modèle original est préservé au musée du Blonay-Chamby :

8- Une découverte : les bisses du Valais.
Coup de chapeau à tous les bénévoles des associations valaisannes qui entretiennent les bisses, ces aqueducs qui ont amené pendant des siècles l’eau des glaciers jusqu’aux pâturages montagnards. Avec une mention spéciale à l’association de Sauvegarde du Torrent-Neuf pour son parcours-découverte vertigineux à flanc de montagne.

Bisse sur le sentier de la rampe Sud du BLS
entre Hohtenn et Ausserberg (avril 2011)

9- L’histoire rocambolesque de l’année : le vol de la Mallet et de l’automotrice  BVB du Swiss Vapeur Parc.
Le 18 novembre 2011, le petit monde des ferroviphiles et modélistes voies-étroitistes apprenait avec stupéfaction le vol de deux locomotives du Swiss Vapeur Parc : la Mallet et l’automotrice BDeh 4/4 du Bex-Villars-Bretaye. Les malfaiteurs avaient profité de la fermeture annuelle du parc pour s’introduire dans les remises-dépôt et emporter ces deux machines – pesant quand même à elle deux près de deux tonnes. Immédiatement, les soupçons des lecteurs helvétiques de 24Heures et de la Tribune de Genève se tournèrent vers la délinquance importée de la France voisine – qui a le dos large en ce domaine – ignorant que nos gentils racaillous hexagonaux préfèrent démolir sur place plutôt que de transpirer dans leur Nike en manutentionnant des charges lourdes. 

L’automotrice BVB en circulation au Swiss Vapeur Parc le 13 août 2011

Dénouement en forme de conte de Noël. Le 23 décembre, on apprenait que la police Suisse avait localisé le 12 du même mois les deux machines, la Mallet dans une remise à Bâle, et la BVB dans un hangar près de Lucerne et que les locomotives étaient de retour au Bouveret. Mais dans quel état ! Si la Mallet a été simplement démontée, la BVB a été dépecée sans ménagements, son moteur à essence déposé et ses kidnappeurs avaient commencé à poncer sa carrosserie – peut-être pour la maquiller comme une BMW volée. On ignore encore si la machine est réparable.

La même ramenée le 23 décembre 2011 par les bénévoles au Swiss Vapeur Parc après avoir été
dépecée et poncée par deux arcandiers Lucernois (Photo DR).

La police a interpellé deux citoyens Suisses. A ce jour, on ne sait rien ni sur leur identité, ni sur leurs motivations. Seul indice : on a retrouvé dans le hangar de Lucerne du matériel volé aux CFF. Laissons le mot de la fin à Charles-Henri Coutaz, président du Swiss Vapeur Parc, « ce sont des cinglés ».

Réouverture du Swiss Vapeur Parc le 18 mars 2012.

 

 

 

 

Châtel-Censoir dans l’Yonne a conservé ces deux plaques Michelin en lave émaillée sur support en béton, datant des années 1930. Derniers témoins d’une époque qui ignorait le GPS et où le voyage routier était synonyme d’aventure. Pour le modéliste ferroviaire, les plaques Michelin couvrent plusieurs époques : II, III, IV, V et même VI ! Le GC100 (GC pour chemin de grande communication) est devenu la Départementale 100.

Noter le logo de l’ACY (Automobile Club de l’Yonne). Sur la fabrication des plaques Michelin, une page Web très intéressante :
http://panneauxenbeton.perso.sfr.fr/panneaux_michelin_fabrication.html

IMG00257-20111024-0808.jpg

« Tous les matins du monde sont uniques »

Parvis du Trocadéro, 24 octobre 2011, 8h07.

Pendulaire régulier sur les lignes de la banlieue de Zürich en Suisse, j’avais comme beaucoup remarqué ces étranges inscriptions sur le pignon d’un immeuble en sortie de la gare d’Oerlikon, en direction du Flughafen Zürich. La vitesse, le rideau d’arbres et le mur antibruit ne permettent de lire que les premières lignes qui commencent par : How to work better (Comment travailler mieux).

Suit une liste de conseils :

1 Do one thing at a time.

2 Know the problem

3 Learn to listen

En voyageant dans la salle supérieure des rames à 2 niveaux Re 450 du S-Bahn ZVV, on peut encore apercevoir par-dessus le mur :

4 Learn to ask questions

Après une enquête superficielle et trompeuse, je découvris que l’immeuble en question abritait les départements de psychologie et d’informatique de l’Université de Zürich-Nord. Quoi de plus normal après tout que de dispenser ces judicieux conseils aux étudiants ? De retour du travail par une belle soirée de début d’automne, je descendais du tram n° 10 à Oerlikon-Ost pour lire la suite du message. L’endroit est situé dans une impasse donnant sur la Binzmühlestrasse, juste après être passé sous le pont-rail CFF :

Le reste de la liste s’établit comme suit :

5 Distinguish sense from nonsense

6 Accept change as inevitable

7 Admit mistakes

8 Say it simply

9 Be calm

10 Smile

La liste complète photographiée, le dossier était bouclé et je pouvais m’en retourner l’esprit apaisé. Mais quelque chose ne tournait pas rond. S’il s’agissait d’une admonestation aux étudiants de l’Université, pourquoi l’avoir placé dans un endroit invisible du public (l’entrée de l’Université se situe plus loin dans la Allmannstrasse) ? Pourquoi cette typographie si particulière, comme faite au pochoir ? En outre, cette combinaison architecture+typographie me rappelait certains travaux d’élèves du Bauhaus.

Après une enquête plus approfondie, « How to work better », que je prenais initialement pour une sorte de « Mané, Thécel, Pharès » postmoderne à l’usage exclusif des étudiants et des ingénieurs et cadres usagers de la ZVV (Zürich Verkehrs Verein – la RATP locale) se révèle être une oeuvre d’art, à la fois installation et manifeste de deux artistes zurichois Peter Fischli (né en 1952) et David Weiss (né en 1946). Ce duo utilise dans son travail la photo, le film, la sculpture. Le père de Peter Fischli, Hans (1909-1989), architecte, était un ancien élève du Bauhaus de Dessau, une école qui attachait une grande importance à l’architecture… et à la typographie. Le jeune Peter a d’ailleurs passé une partie de sa jeunesse dans la maison familiale de Melien en Suisse, construite dans le plus pur style « Bauhaus ».

Les dix points du manifeste de Fischli/Weiss semblent être directement extraits d’un self-help book pondu par un gourou américain du management, genre best selling author sur Amazon.com et conférencier à 20000 dollars de la soirée. En réalité, Fischli/Weiss ont pris en photo en 1990 ce texte écrit sur une pancarte placée dans une usine de poterie en.. Thaïlande, sous une forme bilingue anglais/thaï. Cette photo a été placée en ouverture de plusieurs expositions consacrées aux deux artistes à la Tate Gallery à Londres, à la Kunsthalle de Bâle et à la Kunsthaus de Zürich. A une date indéterminée, probablement vers 2007, le manifeste a été reproduit au format 20m x 4m sur le pignon ouest de l’immeuble de l’Université de Zürich-Nord.

Le manifeste de Fischli/Weiss a fait l’objet de nombreuses exégèses. Selon Ryan Gander, le manifeste promeut la supériorité de la pratique artistique sur la production artistique. D’autres ont relevé l’aspect oriental et Zen des 3 dernières propositions (Say it simply, Be calm, Smile). D’autres enfin ont souligné le caractère universel du manifeste, applicable à toutes les activités humaines. Ce dernier point est particulièrement pertinent. En particulier : à la lecture des dernières polémiques lues sur les forums ferroviaires français, beaucoup de ferroviphiles gagneraient à appliquer les points 8, 9 et 10 du manifeste de Fischli/Weiss 🙂

En attendant le tram n°10 : lever de soleil automnal sur Glattpark près de Zürich.

Parmi les spécialités du canton du Valais, on peut citer : les tunnels ferroviaires (Simplon, Loetschberg, Furka), les vergers (et l’Abricotine), la viande séchée, les gardes pontificaux et les bisses .

C’est quoi un bisse ? Le Valais, de Brigue à Port-Valais, est essentiellement une immense vallée où coule le Rhône, encadré par des montagnes élevées où s’accrochent des villages perchés. Le climat peut être très sec en été. Pour irriguer les prairies qui produisent du fourrage pour le bétail, les Valaisans ont depuis le XIVe siècle construit à flanc de montagne des aqueducs – les bisses (même étymologie que bief en France) – pour y amener l’eau captée en altitude au niveau des glaciers. A leur apogée, la longueur cumulée des bisses Valaisans atteignait 1800km, avant d’être progressivement abandonnés jusqu’au début du XXe siècle et remplacés par des systèmes de captage et de tuyauterie plus modernes.

Selon la topographie des lieux traversés, le bisse pouvait être construit selon des techniques très simples. Ici, sur ce tronçon, un canal a été excavé et les matériaux extraits ont servi à créer la digue à gauche ; digue supportant un sentier où des arbres ont été plantés pour stabiliser le terrain.

Bisse_Torrent-Neuf_4.jpg

Mais il était parfois nécessaire de faire courir l’eau le long de parois verticales, le bisse était alors suspendu dans le vide comme ici sur le Torrent-Neuf. Des madriers appelés boutzets étaient enfichés dans des trous creusés dans la roche et servaient à supporter l’ensemble de la structure : aqueduc et passerelle de service.

L’entretien d’un bisse suspendu n’était pas destiné aux personnes sensibles au vertige :

Bisse_Torrent-Neuf_2.jpg

Au printemps, c’était tout le village et son curé (Valais catholique oblige…) qui participait aux opérations de réparation et de bénédiction du bisse :

Bisse_Torrent-Neuf_3.jpg

« Pa capona » signifie « ne pas renoncer » en dialecte local.

Situé au dessus de Sion, le bisse du Torrent-Neuf, ou bisse de Savièse, a été construit vers 1430 et abandonné seulement en 1934, remplacé par une conduite d’eau souterraine traversant la montagne. En 2005, l’Association pour la Sauvegarde du Torrent-Neuf entreprend de réhabiliter le bisse dans sa partie la plus spectaculaire le long des parois du Prabé. Les aménagements furent terminés en 2009 :

Bisse_Torrent-Neuf_6.jpg

L’association a conclu un jumelage avec le Swiss Vapeur Parc au Bouveret, où ont été recréées quelques unes des structures les plus caractéristiques du Torrent-Neuf : pont et bisse suspendu, chapelle Sainte-Marguerite, etc.

Bisse_Torrent-Neuf_10.jpg

La visite (entrée gratuite en 2011) se présente comme un parcours à flanc de montagne qui commence au Café-Buvette-Souvenir géré par l’Association :

Bisse_Torrent-Neuf_5.jpg

à proximité de la Chapelle Sainte-Marguerite :

Bisse_Torrent-Neuf_12.jpg

Le parcours permet de profiter d’une vue exceptionnelle sur les vallées environnantes :

Bisse_Torrent-Neuf_7.jpg

Reconstitution d’une partie du bisse suspendu :

Bisse_Torrent-Neuf_11.jpg

Soudain, un gros nounoursse qui a l’air pas content du tout nous barre le chemin 🙂

Bisse_Torrent-Neuf_1.jpg

Pas de panique, il s’agit de l’ours protecteur du bisse. Selon la légende : un ouvrier chargé de l’entretien du bisse fut un jour poursuivi par un ours. Dans sa précipitation, il passa au travers d’une des passerelles et fut retenu par les bretelles par une des pattes de l’ours. Depuis l’ours est devenu la mascotte du Torrent-Neuf et l’association de sauvegarde ne manqua pas d’y ériger cette statue en bronze, livrée par hélicoptère :

Photogramme issu de l’émission « Passe moi les jumelles »
de la Télévision Suisse-Romande, consacrée au Torrent-Neuf (7 octobre 2009).

Le clou de la visite est sans conteste le passage sur les 3 ponts façon « Indiana Jones » qui jalonnent le sentier – déconseillés aux personnes sensibles car cela bouge quand même beaucoup (trop) quand on est dessus… 🙂

Bisse_Torrent-Neuf_8.jpg

Bisse_Torrent-Neuf_9.jpg

Pour plus d’informations : le site de l’Association pour la Sauvegarde du Torrent-Neuf.

Le temps nous est malheureusement toujours compté à chaque étape à Montreux, et il y a tant à voir. Mais cela ne doit pas empêcher de prendre le temps d’un bon petit-déjeûner dans le jardin de l’hôtel, face aux Dents du Midi. Dans le lointain, on entend le bruit de la crémaillère du MGN qui hisse ses premiers touristes à l’assaut du Roc de Naye.

Glion_1.jpg

Another perfect day between lake and mountains…

Avant de rejoindre le Swiss Vapeur Parc au Bouveret, détour par Martigny pour visiter une exposition assez exceptionnelle à la Fondation Pierre Gianadda :

Monet.jpg

Soixante-dix, pardon septante toiles de Claude Monet en provenance du Musée Marmottan ou de collections privées suisses. Cerise sur le gâteau, pas de file d’attente de 500 mètres aux caisses ou de créneau de visite imposé entre 2h00 et 3h00 du matin, comme à Paris chaque fois qu’une exposition comporte « Impressioniste » dans son titre.

Au Bouveret, c’était la foule des grands jours. Outre la fête foraine, il y avait une démonstration d’hydravions sur le Léman organisé par l’association SPAS (Seaplane Pilots Association Switzerland) qui tente de faire revivre les grandes heures de ces bateaux volants (ou ces avions flottants c’est selon) sur le lac.

spas-events.jpg

Hydravion_SPAS.jpg

Mais venons en aux faits. Le Swiss Vapeur Parc cuvée 2011 nous a réservé quelques découvertes. Tout d’abord cette He 2/2 inspirée d’un modèle du WAB (Wengernalp Bahn, une des lignes à voie étroite qui constitue la chaîne BOB-WAB-JB qui permet d’accéder à la Jungfrau). Bien que construite en 2007, c’est la première fois que je la voyais en circulation :

SVP_2011_1.jpg

Le mauvais temps qui a régné sur le Chablais début août avait incité les responsables du Swiss Vapeur Parc à sortir leur superbe rame panoramique du MOB (voitures fermées utilisables par tous les temps) :

SVP_2011_2.jpg

Autre machine rarement vue en circulation, cette petite 4-6-0 américaine – rapidement garée pour cause d’affluence car sa capacité de traction se limitait à quelques voitures/wagons :

SVP_2011_5.jpg

Dans la gare de Chablais-City, c’était la foule, pire qu’à Saint-Lazare un soir de grève…

SVP_2011_3.jpg

Un petit tuyau : pour être sûr(e) de ne rater aucun train, allez manger une crêpe/galette au Bar de la Treille et choisissez une table en bord de voie, tous les trains en circulation sont obligés de passer à cet endroit stratégique 😉 De plus, le cidre normand qui y est servi est tout à fait honorable :

SVP_2011_6.jpg

La nouveauté 2011 était la fin des travaux d’aménagement de la « montagne » derrière la station de la Prairie, desservie par le train à crémaillère :

SVP_2011_4.jpg

En particulier, une évocation des « bisses » du Valais et des aménagements du Torrent-Neuf a éveillé notre curiosité et modifié nos plans de visite pour la journée suivante :

SVP_2011_7.jpg

SVP_2011_8.jpg

SVP_2011_9.jpg

A suivre…

Vu de la fenêtre de notre chambre à Glion par un matin d’été :

Cliquer sur la barre de défilement pour naviguer dans le panorama.

Voyage en val Puschlav (Poschiavo) par la ligne de la Bernina. Cette vallée à l’extrême bout de la Suisse est fermée au Nord par le Col de Bernina et s’ouvre vers le Sud sur l’Italie : Tirano – gare terminus des RhB en territoire italien – et la Valteline.

Val_Poschiavo.jpg

Poschiavo-1.jpg

Poschiavo et le Lac de Poschiavo. L’Italie est tout au fond de l’image, à une quinzaine de kilomètres.

Les rames rouges des RhB roulent prudemment en parcourant les innombrables courbes et contre-courbes qui nous descendent d’Alp Grüm (altitude 2091m) jusqu’à Poschiavo (altitude 1014m), soit une dénivelée de plus de 1000m en 16,5 kilomètres de voie.

Poschiavo-2.jpg

La gare de Poschiavo a été reconstruite dans les années 60. Elle voit désormais passer les rames Allegra, omniprésentes sur la Bernina.

Poschiavo-3.jpg

Poschiavo est une gare de relève pour les roulants des RhB. Elle possède également un dépôt atelier (siège de la section Poschiavo l’association « Club 1889 » qui oeuvra pour la restauration du « Crocodile de la Bernina », Ge 4/4 n°182. La section de ligne Poschiavo-Tirano est le terrain de jeu des locotracteurs Ge 2/2 162 (le 161 étant généralement affecté aux manoeuvres en gare de Tirano RhB) et du fourgon aitomoteur De 2/2 151, qui ne s’aventurent guère sur l’autre versant de la Bernina.

Poschiavo-4.jpg

Toujours en gare de Poschiavo, une rencontre inattendue entre la voiture salon As1141 « Alpine Classic Pullman Express » (ex-CIWL, une série de 4 voitures construites à l’origine pour le Montreux Oberland Bernois où elles circulèrent de manière sporadique, crise économique oblige, en 1931 avant leur vente aux RhB en 1939) et une rame Allegra.

Poschiavo-5.jpg

A Poschiavo, nous abandonnons le romanche et l’architecture Engadinoise. Dans cette vallée ouverte sur l’Italie, langue et architecture italienne règnent, et ceci dès la sortie de la gare.

Poschiavo-6.jpg

Le centre historique de la ville est à deux pas, avec son église catholique et son temple. Lors de notre passage, les scouts de l’A.P.E. Poschiavo mettaient en place leur fête annuelle :

Poschiavo-9.jpg

Poschiavo-10.jpg

Poschiavo-11.jpg

Poschiavo-15.jpg

Publicité non payée, ne manquez pas d’aller déjeûner à la terrasse de l’hôtel Albrici sur la grande place : à ne pas manquer pour ses pizzas et spécialités Puschlav.

Poschiavo-8.jpg

A ne pas manquer non plus, tout au sud de la ville, la curieuse « Via dei Palazzi ». Construite au milieu du 19è siècle par l’architecte italien Giovanni Sottovia, le poschiavien Tomaso Lardelli étant le promoteur de ce groupe d’immeubles de type néo-classique et néo-gothique vénitien. Un ensemble tout à fait inattendu dans un bourg de montagne comme Poschiavo.

Poschiavo-16.jpg

Poschiavo-17.jpg

Poschiavo-18.jpg

Poschiavo-19.jpg

Retour en train sur Pontresina : un gros nuage s’est posé sur le col de la Bernina créant une luminosité irréelle sur le Lago Bianco :

Poschiavo-7.jpg

Assisté cet après-midi à l’arrivée à Saint-Moritz de E-miglia 2011, rallye international de voitures électriques parti de Münich en Allemagne le 1er août. Près de 20 véhicules électriques de tous types ont parcouru plus de 800km en 4 étapes entre la capitale Bavaroise et la capitale de la Jet-Set.

La ligne d’arrivée se situait devant le célèbre Hôtel Badrutt (5 étoiles luxe), ne manquant pas de créer quelques perturbations dans le flot incesssant des 4×4 et limousines de luxe dont la Via Serlas, l’avenue Montaigne de Saint-Moritz, est le domaine habituel.

E-miglia-1.jpg

E-miglia-3.jpg

Dans cette étape, les « Tesla » ont confisqué les premières places.

E-miglia-2.jpg

Un petit air de paddock de Formule 1 flottait sur cette ligne d’arrivée, le rugissement des moteurs en moins car toutes ces voitures sont absolument silencieuses !

E-miglia-5.jpg

Pas de E-miglia sans ses E-girls ! 

E-miglia-4.jpg

E-miglia-8.jpg

L’étape du jour qui menait les concurrents de Bolzano (Italie) à Saint-Moritz a été particulièrement rude pour les mécaniques. Ce tricycle électrique nécessite un petit peu de pousse pour décoller dans la rampe de la Via Serlas :

E-miglia-6.jpg

Pour les cas plus sévères, la camionnette-balai et sa remorque s’impose :

E-miglia-7.jpg

Nouvelle page électrique dans l’histoire de Saint Moritz dont on peut rappeler qu’en 1878, elle fut la première ville de Suisse a être éclairée à l’électricité, bien avant Lucerne, Berne ou Zürich. Et il faut malheureusement constater que, au vu de la foule présente à l’arrivée, la voiture électrique reste encore une curiosité 112 ans après que la « Jamais Contente » de Camille Jenatzy – elle aussi à motorisation électrique – devint la première automobile à dépasser le 100km/h sur la route d’Achères.