Ce 6 janvier marque le quarantième anniversaire de la disparition du modéliste ferroviaire américain John Allen (né le 02 juillet 1913 à Joplin, Missouri – mort dans la soirée du 06 janvier 1973 à Monterey, Californie). Dix jours plus tard, le 16 janvier 1973, ce sera l’oeuvre de sa vie : le Gorre & Daphetid Railroad qui disparaîtra à son tour dans un incendie accidentel.

JohnAllen

John Whitby Allen

El_Encimal_2

La tombe de John Allen au Encimal Cemetery de Monterey, Californie
(Photo (c) 2012 – FD)

Quelques liens « Alleniens » sur ce Blog:
Citizen Allen’s Monterey (2012)
Une 020 Decauville Jouef HOe sur le Gorre & Daphetid ? (2012)
A louer : belle maison à Monterey, 9, Cielo Vista Terrace (2011)
« The Book » enfin réédite (2011)
9, Cielo  Vista Terrace (2009)

RIP John.

Rick Castle, le héros de la série TV policière éponyme, serait-il un métrophile, disciple de Jean Robert et de Jean Tricoire ? Dans l’appartement du célèbre romancier à succès New-Yorkais, on peut noter la présence de cette photo de la station Cité ligne 4 du métro parisien – avec une rame MP59 en direction de Porte de Clignancourt. Une vue qui va bientôt appartenir à l’histoire avec le remplacement du MP59 par le MP89 en provenance de la ligne 1.

Rick Castle (Nathan Fillion) à Cité, 4
« Secret’s Safe with Me », Saison 5 épisode 3 @42’30 »

Détail de la photo. La station Cité qui dessert à la fois le Palais de Justice, la Préfecture de Police de Paris et la Brigade Criminelle du 36 quai des Orfèvres constitue probablement une source d’inspiration pour Richard Castle.

Le caisson principal de la station Cité en construction (circa 1906)

Une nouvelle page sur mon site Web consacrée au village de Landresse dans le Doubs. Ce lieu servit de modèle à Louis Pergaud pour écrire son célèbre roman La Guerre des Boutons. Une oeuvre édulcorée, dénaturée, trahie dans les différentes adaptations cinématographiques qui se sont succédées depuis la Guerre des mômes de Jacques Daroy en 1936.

http://www.fdelaitre.com/Landresse.htm

Un bonjour de la gare de Zurich, sans umlaut ü car, très exceptionnellement, je ne me trouve pas à la Hauptbahnhof SBB/CFF de Zürich, Suisse, mais à la gare de Zurich, Californie, du Southern Pacific, sur l’ancienne ligne à voie de 3 pieds (0,914m) qui reliait jadis Keeler à Laws dans la Owens Valley, supprimée en 1960.

Ici, l’auteur de ce Blog se trouve  à l’emplacement exact de la gare, ou de ce qu’il en reste. Température en cette fin d’après-midi : 42°C à l’ombre (à l’ombre de quoi, d’ailleurs ?). Cela va peut être en surprendre quelques uns, mais je mouille la chemise – littéralement – pour alimenter ces colonnes  🙂 (Photo : Alexandre Delaitre).


L’entrée sud de la gare. Au premier plan, la plaque commémorative posée par
« The Ancient and Honorable Order of E. Clampus Vitus »,
confrérie d’amateurs du Old West.

Pourquoi Zurich ? Selon la tradition de la Owens Valley, une suissesse du nom de Emilie  Nikolaus, née en 1887, trouvait que le versant Est de la Sierra Nevada lui rappelait ses Alpes natales. En 1923, le Southern Pacifc donna le nom de la cité de Zwingli à cette gare, au milieu de nulle part, qui desservait en fait la bourgade voisine de Big Pine.

 

Les fondations de la gare. En arrière plan, les radiotéléscopes du Owens Valley Radio Observatory, un site du Caltech chargé d’étudier le rayonnement fossile du Big Bang. Hier et demain…

Zurich_Train
La Gare de Zurich au temps de la splendeur de la Owens Valley Narrow Gauge

« Car j’étais sur la route
Toute la sainte journée… »
– Gérald de Palmas

Sur la Highway 395 dans la Owens Valley.

Red Rock Canyon :

 

Le Getty Center abrite une partie des collections du J. Paul Getty Museum (l’autre partie se trouvant à Malibu). Construit sur la colline de Brentwood qui domine tout Los Angeles, son implantation escarpée posa le problème de l’accès des visiteurs et du parking, indispensable à L.A. Les promoteurs optèrent pour la solution de l’Hovertrain, un train sur coussin d’air tracté par des câbles type funiculaire. Ce système, conçu initialement par General Motors fut – pour une sombre histoire de loi antitrust – cédé au fabricant mondial d’ascenseur, qui le commercialisa sous le nom de « Otis Hovair ». La ligne, d’une longueur de 1180m franchit une dénivelée de 63m.

Un bâtiment d’accueil fut construit à proximité de l’Interstate 405 (la grande autoroute Nord-Sud de Los Angeles) à 1km environ du Centre. Cette zone comprend un parking souterrain sur 7 niveaux et la gare de départ de l’Hovertrain :

Arrivé d’une rame à la station inférieure :

La piste de l’Hovertrain, parfaitement nivelée, porte la trace des « pads » servant à la sustentation de la rame. La ligne ne comporte pas d’atelier et la maintenance se fait à cet endroit, in-situ :

La sustentation est donc assurée par des « pads » similaires à ceux employés pour le transport des charges palettisées sur coussin d’air, le guidage par des galets caoutchoutés sur un profilé latéral et la traction par deux câbles (un par rame) entrainés par un moteur électrique stationnaire de 400CV :

La voie sinue à flanc de colline en surplomb de l’Interstate 405. L’installation est conçue pour supporter des tremblements de terre de magnitude 6, des vents jusqu’à 100km/h (au délà, la rame s’arrête et est mise en sécurité) et à des températures allant de -23°C à +43°C.

L’évitement en milieu de parcours. Curieusement dans un pays où la majorité des trains circule à droite, l’Hovertrain lui croise à gauche :

Dernière courbe avant l’arrivée :

La station supérieure. Chaque rame de trois voitures permet d’acheminer 1200 personnes par heure et par sens :

Le patio du Getty Center :

Le panorama sur la Cité des Anges vu depuis les terrasses du musée :

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Cliquer sur la barre de défilement pour naviguer dans le panorama, (orienté vers le sud).

En 1949, Tex Avery présentait dans The House of Tomorrow sa vision de ce que pourrait être la domotique en 2050.

2012 : le Beverly Hills Hotel, le célèbre Pink Palace de Sunset Boulevard à Beverly Hills fête son centenaire.

Nous avons la chance de pouvoir profiter d’un des 23 bungalows disséminés dans le jardin de l’hôtel :

Le 23B en particulier vient d’être récemment refait à neuf et équipé des derniers raffinements de la domotique :

Un écran tactile commande l’ensemble des systèmes, à commencer par la climatisation (la température affichée est en degrés Fahrenheit, heureusement) :

Bien que la température extérieure dépasse les 35°C, un bon feu de bois vous attend… (en fait, c’est un radiateur au propane – je vous donne le truc : l’interrupteur marche/arrêt se situe à gauche de la cheminée, nous avons pas mal cherché avant de trouver le bon bouton 😉 )

Des écrans plats de taille confortable sont placés dans toutes les pièces, mais la technologie ne permet pas encore de synchroniser rigoureusement l’image d’un poste à l’autre :

Continuons avec les trucs et astuces. A la tête du lit on trouve, outre un joli réveil à l’ancienne, un bouton noir sans indication particulière :

Amateur de solutions simples, je pensais que ce bouton servait à allumer la lampe de chevet. Que nenni! Il s’agit en fait du « Panic Button ». Dans les 10 secondes, vous recevez un appel du PC de sécurité de l’hôtel vous demandant si tout se passe bien (je suppose qu’en cas de non-réponse, un commando du SWAT du Los Angeles Police Department investit la chambre dans les 20 secondes 😉 ).

Petit tour dans la salle de bains. Intégré au miroir, un écran TV (« Electronic Mirror« ) vous permet de faire votre toilette sans perdre une miette des Jeux Olympiques à Londres :

En arrière plan, la cabine de douche équipée de pas moins de quatre pommes à douche ! (A titre expérimental, j’ai ouvert les quatre robinets en même temps. Pas une bonne idée : outre que j’ai contribué à l’abaissement du niveau du Mono Lake à 600km de là, j’ai presque failli me noyer 😉 )

Le clou de l’installation reste sans conteste les WC. Outre un siège chauffant et un couvercle qui s’ouvre automatiquement à votre approche (et qui vous flanque une trouille considérable si vous n’êtes pas prévenu), le tableau de commande du WC vous permet de déclencher des jets nettoyants adaptés à toutes les situations :

Il vaut mieux faire quelques essais avant utilisation… les possibilités étant nombreuses et parfois surprenantes :-). Cependant, nous n’atteignons pas encore la complexité des toilettes en gravité zéro dépeintes par Stanley Kubrick dans 2001, Odyssée de l’espace ; avec leur mode d’emploi à rallonge, problématique en cas d’urgence.

Courte halte au depot (gare) de Santa Barbara. Construite dans le style « Mission espagnole » en 1902 par le Southern Pacific, cette station vit passer les trains les plus prestigieux du SP, comme le Daylight (San Francisco à Los Angeles) :

Le bâtiment a été rénové en 2000 et classé monument historique en 2006.

L’intérieur a fait l’objet d’une restauration soignée, conservant l’ambiance des grandes heures du Southern Pacific :

Notre visite coïncide avec le passage du Pacific Surfliner de 15h03 (San Diego à San Luis Obispo), remorqué par la P42C  #42 de l’Amtrak.

La voiture-salon (business/observation car) #142 du Southern Pacific est stationnée dans les débords de la gare en attente de restauration :

La gare de Santa Barbara a fait l’objet d’une reproduction à  l’échelle N par Ian Lampkin, de Redhill, Surrey, Grande-Bretagne :

Photo Ian How / Eurotrack 2010

En 2013, nous commémorerons à la fois le centenaire de la naissance du modéliste ferroviaire américain John Allen, né le 2 juillet 1913 à Joplin dans le Missouri, et le 40e anniversaire de son décès, le 6 janvier 1973 à Monterey, Californie. Profitant de notre étape dans la ville, j’ai essayé de reconstituer son parcours en quatre adresses-clés.

Souffrant de rhumatisme articulaire depuis son adolescence – une maladie qui entraîne des complications cardiaques et qui allait provoquer sa mort prématurée – John Allen s’était installé en Californie depuis la fin des années 30 pour bénéficier d’un climat plus favorable à sa santé. John avait découvert la ville de Monterey au début des années 1940, alors qu’il rendait visite à son frère Andrew, militaire stationné en Californie du Nord.

468 Alvarado Street – A l’issue de ses études, il s’associe avec Weston Booth pour ouvrir une boutique de photographie au 468 Alvarado Street à Monterey, réalisant des portraits pour les militaires de la base voisine du Presidio. Plus rien ne subsiste de l’immeuble, démoli lors d’une vaste opération de réhabilitation du quartier commencée en 1958 :

Alvarado Street en 1958

468 Alvarado Street en 2012

C’est dans le studio photo d’Alvarado que John débuta son premier Gorre & Daphetid ; le réseau devant être déplacé pendant les heures d’ouverture du magasin…

140 Irving Street– en 1946, devenu indépendant financièrement, John vend son studio photo et s’installe au 140 Irving Street, à deux pas de Cannery Row, la « rue de la Sardine » immortalisée par John Steinbeck. Là encore, plus de trace de l’étrange maison de 4m de large par 13m de long (une véritable « shotgun house » 😉 qui allait abriter le premier, puis le second Gorre & Daphetid, avec son prolongement en HOn3 vers Helengon.

Irving_St_3Le bâtiment a été démoli pour faire place à un parking public :

Un peu plus loin dans Irving Street, du côté de Cannery Row, une autre maison a subsisté, permettant d’imaginer l’ambiance qui régnait dans la rue du temps des deux John (Allen et Steinbeck), avec en prime un superbe coupé Ford 1940.

 9, Cielo Vista Terrace – John s’installe en juillet 1953 dans cette maison au milieu des pins, au dessus-de la Highway 1. Est-il encore nécessaire de rappeler que le 9 Cielo Vista Terrace est de nos jours une propriété privée, que ses occupants ne sont pas des modélistes ferroviaires et qu’il ne reste absolument rien du troisième Gorre & Daphetid construit de 1953 à 1973 dans le sous-sol et détruit entièrement par un incendie le 16 janvier 1973, une semaine après la mort de John ?

9, Cielo Vista Terrace en juillet 2012

En septembre 2011, la maison fut mise en location par son propriétaire. Quelques photos de l’intérieur prises par l’agence immobilière en charge de la transaction sont visibles ici.

 El Encimal Cemetery – John Allen repose au El Encimal Cemetery à Monterey, sous une plaque toute simple, « forgotten by many, remembered by few ».

Photos FD

God Bless you, John.

Ouf ! A Santa Cruz, l’immeuble emblématique du Boardwalk, La Bahia Appartments, est toujours en place :

La California Coastal Commission, en charge de la préservation des 1700km du littoral californien, a rejeté en août 2011 le projet qui prévoyait la construction à cet emplacement d’un hôtel de 125 chambres. Dans cette opération immobilière qui aurait complètement bouleversé le front de mer de Santa Cruz, seul le clocher aurait été conservé…

Le chemin de fer touristique Santa Cruz, Big Trees & Pacific Ry maintient la tradition du street running sur le Boardwalk :

…amenant sans distinction ferroviphiles et amateurs de sable chaud au bord du Pacifique :

En l’absence de quai, le petit tabouret alla Pullman aux armes du SCBT&P est le bienvenu :

Autre emblême de Santa Cruz, le Giant Dipper, fait toujours la joie (et la frayeur) des estivants :

Malgré une structure en bois en apparence bien légère, ces montagnes russes – classées Monument Historique – ont bien résisté à près de 90 ans de service intensif et de tempêtes du Pacifique (le Giant Dipper a été inauguré le 17 mai 1924 !)

A leur pied, la voie du Southern Pacific se faufile toujours en direction de Capitola et de Watsonville :

Finalement, il ne manque plus au décor que le Sun Tan Special, train de plaisir qui amenait à Santa Cruz les habitants de San Francisco pour un dimanche à la mer. Immortalisé en 1949 au même endroit par Fred C. Stoes, le Sun Tan était ce jour là tracté par deux 2-8-0 (140 Consolidation) avec tender Vanderbilt du Southern Pacific.

Promenons-nous jusqu’au bout du Boardwalk, la ligne y franchit la San Lorenzo River :

et part en tranchée en direction de Capitola et Watsonville. Malgré l’indication « DANGER – Live Track – No Trespassing », la voie semble fort peu utilisée et sert plutôt de décharge (mais restons prudents et keep off track) :

Des projets de réouverture de cette section au service voyageurs sous forme d’un tramway destiné à désengorger le front de mer sont à l’étude. Perspective très lointaine… D’ici là, le truss bridge sur la San Lorenzo verra encore passer beaucoup de piétons et de cyclistes :

et nous devrons nous contenter d’admirer les photos de Fred C. Stoes, nostalgie d’une époque de joies simples où le rail régnait en maître à Santa Cruz. Il est 17h10 en ce dimanche d’août 1947, le Sun Tan Special retourne à San Francisco et le blues des fins de week-end règne à bord :

Comme le chantait si bien Nat King Cole :

« Roll out those lazy, hazy, crazy days of summer
Those days of soda and pretzels and beer
Roll out those lazy, hazy, crazy days of summer
You’ll wish that summer could always be here«