Archive pour la catégorie ‘Modélisme’

De retour du Mondial de la Modélisme qui s’est déroulé à Paris, au Parc des expositions de la Porte de Versailles du 6 au 9 juin 2013.

Logo_Mondial_2013

Même si l’exposition n’occupait cette année qu’environ un tiers de la surface du Hall 1, et que le prix d’entrée (12EUR) était plutôt élevé, surtout si l’on venait en famille, il y avait à voir – à condition bien sûr de savoir regarder.

Il faut dire que notre fédération, la FFMF, avait plutôt bien fait les choses. En plus des ateliers traditionnels,
Atelier_FFMF

on trouvait des réseaux où jeunes et moins jeunes pouvaient prendre les commandes.

Atelier_FFMF_2

Atelier_FFMF_3

A côté de réalisations qui étaient déjà dans le circuit des expositions depuis quelque temps, comme la rue de l’Ecluse d’Alain et Bruno Duchesne,

A_B_Duchesne

ou le Habana Northern de Jack Treves :

J_Treves

Pas de Mondial sans Robert Gesuelli, adepte de l’Epoque I et de la Révolution industrielle en Grande-Bretagne :

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On pouvait noter une tendance, largement développée en Grande-Bretagne depuis plus de 20 ans, mais relativement récente en France pour la voie normale, le micro-réseau de manoeuvre :

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Découvert aussi sur le stand LGB le prototype de la rame Allegra des RhB en « G ». Impressionnant !

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Bientôt un reportage sur le sujet, le temps de trier les 200+ photos prises aujourd’hui (oui, oui, il y avait des choses à voir !). D’ici là, vous pouvez avoir un aperçu de quelques unes des éditions précédentes : 2006, 2004, 2003, 2002 et 2001.

Les aficionados du Swiss Vapeur Parc le savent bien : tous les ans il y a du nouveau au Bouveret. Même si les nouveautés 2013 sont plus discrètes, elles n’échappent pas à l’oeil du visiteur averti.

1- Les aménagements autour de la station « La Prairie » sont terminés. Nouvelle aire de pique-nique à côté de l’abri de la ligne à crémaillère et reconstitution d’un « mazot » valaisan :

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2- La grande remise côté gare CFF du Bouveret est achevée :

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3- En cours de réalisation : un nouvel évitement à côté du Vieux moulin de la Tine. Une bonne occasion pour observer les techniques mises en oeuvre pour la construction de la voie.

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4- Les barrières oscillantes sont en cours de remplacement à côté de la maison du garde-barrière :

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5- Une bonne nouvelle. La BDeh 4/4 du BVB, victime du rocambolesque enlèvement de l’année dernière, a été restaurée et repeinte aux couleurs actuelles des TPC (Transports Publics du Chablais). Elle attend au dépôt de la Prairie, fin-prête pour assurer les pointes d’été.

SVP_2013_1

Le site du Swiss Vapeur Parc :
http://www.swissvapeur.ch/

32e Festival International de la Vapeur du 7 au 16 juin 2013.

C’est la fête, Noël après l’heure, le 18 janvier est le jour J pour BEMO qui présente ses nouveautés pour les deux (voire trois années) à venir.Une annonce « teaser » a été placée depuis quelques jours sur la page Facebook de la firme de Uhingen :

Teaser_Bemo

Comme d’habitude, beaucoup d’opérations pot de peinture, comme pour la GDe 4/4 n° 6005 ex-GFM du MOB :

ex-GFM

ainsi qu’une réédition de la Dze6/6 2002 toujours dans la gamme Metal Collection, et ceci seulement (!) cinq ans après sa première sortie, signe d’un certain succès commercial :

Fze6-6-Photo_12

Mais l’événement de ce catalogue sera sans conteste la réédition du crocodile de la Bernina dans la série Metal Collection. Enfin !

Bernina_Krokodil

Comme toujours avec BEMO, il va falloir être très patient. Mois après mois, les nouveautés les plus attendues seront « in vorbereitung » (en préparation) avant d’atteindre l’état tant attendu de « lieferbar » (disponible) et là il faudra aller vite chez les détaillants ! La voie étroite est à la fois une école de patience et de réactivité.

Ce 6 janvier marque le quarantième anniversaire de la disparition du modéliste ferroviaire américain John Allen (né le 02 juillet 1913 à Joplin, Missouri – mort dans la soirée du 06 janvier 1973 à Monterey, Californie). Dix jours plus tard, le 16 janvier 1973, ce sera l’oeuvre de sa vie : le Gorre & Daphetid Railroad qui disparaîtra à son tour dans un incendie accidentel.

JohnAllen

John Whitby Allen

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La tombe de John Allen au Encimal Cemetery de Monterey, Californie
(Photo (c) 2012 – FD)

Quelques liens « Alleniens » sur ce Blog:
Citizen Allen’s Monterey (2012)
Une 020 Decauville Jouef HOe sur le Gorre & Daphetid ? (2012)
A louer : belle maison à Monterey, 9, Cielo Vista Terrace (2011)
« The Book » enfin réédite (2011)
9, Cielo  Vista Terrace (2009)

RIP John.

Courte halte au depot (gare) de Santa Barbara. Construite dans le style « Mission espagnole » en 1902 par le Southern Pacific, cette station vit passer les trains les plus prestigieux du SP, comme le Daylight (San Francisco à Los Angeles) :

Le bâtiment a été rénové en 2000 et classé monument historique en 2006.

L’intérieur a fait l’objet d’une restauration soignée, conservant l’ambiance des grandes heures du Southern Pacific :

Notre visite coïncide avec le passage du Pacific Surfliner de 15h03 (San Diego à San Luis Obispo), remorqué par la P42C  #42 de l’Amtrak.

La voiture-salon (business/observation car) #142 du Southern Pacific est stationnée dans les débords de la gare en attente de restauration :

La gare de Santa Barbara a fait l’objet d’une reproduction à  l’échelle N par Ian Lampkin, de Redhill, Surrey, Grande-Bretagne :

Photo Ian How / Eurotrack 2010

En 2013, nous commémorerons à la fois le centenaire de la naissance du modéliste ferroviaire américain John Allen, né le 2 juillet 1913 à Joplin dans le Missouri, et le 40e anniversaire de son décès, le 6 janvier 1973 à Monterey, Californie. Profitant de notre étape dans la ville, j’ai essayé de reconstituer son parcours en quatre adresses-clés.

Souffrant de rhumatisme articulaire depuis son adolescence – une maladie qui entraîne des complications cardiaques et qui allait provoquer sa mort prématurée – John Allen s’était installé en Californie depuis la fin des années 30 pour bénéficier d’un climat plus favorable à sa santé. John avait découvert la ville de Monterey au début des années 1940, alors qu’il rendait visite à son frère Andrew, militaire stationné en Californie du Nord.

468 Alvarado Street – A l’issue de ses études, il s’associe avec Weston Booth pour ouvrir une boutique de photographie au 468 Alvarado Street à Monterey, réalisant des portraits pour les militaires de la base voisine du Presidio. Plus rien ne subsiste de l’immeuble, démoli lors d’une vaste opération de réhabilitation du quartier commencée en 1958 :

Alvarado Street en 1958

468 Alvarado Street en 2012

C’est dans le studio photo d’Alvarado que John débuta son premier Gorre & Daphetid ; le réseau devant être déplacé pendant les heures d’ouverture du magasin…

140 Irving Street– en 1946, devenu indépendant financièrement, John vend son studio photo et s’installe au 140 Irving Street, à deux pas de Cannery Row, la « rue de la Sardine » immortalisée par John Steinbeck. Là encore, plus de trace de l’étrange maison de 4m de large par 13m de long (une véritable « shotgun house » 😉 qui allait abriter le premier, puis le second Gorre & Daphetid, avec son prolongement en HOn3 vers Helengon.

Irving_St_3Le bâtiment a été démoli pour faire place à un parking public :

Un peu plus loin dans Irving Street, du côté de Cannery Row, une autre maison a subsisté, permettant d’imaginer l’ambiance qui régnait dans la rue du temps des deux John (Allen et Steinbeck), avec en prime un superbe coupé Ford 1940.

 9, Cielo Vista Terrace – John s’installe en juillet 1953 dans cette maison au milieu des pins, au dessus-de la Highway 1. Est-il encore nécessaire de rappeler que le 9 Cielo Vista Terrace est de nos jours une propriété privée, que ses occupants ne sont pas des modélistes ferroviaires et qu’il ne reste absolument rien du troisième Gorre & Daphetid construit de 1953 à 1973 dans le sous-sol et détruit entièrement par un incendie le 16 janvier 1973, une semaine après la mort de John ?

9, Cielo Vista Terrace en juillet 2012

En septembre 2011, la maison fut mise en location par son propriétaire. Quelques photos de l’intérieur prises par l’agence immobilière en charge de la transaction sont visibles ici.

 El Encimal Cemetery – John Allen repose au El Encimal Cemetery à Monterey, sous une plaque toute simple, « forgotten by many, remembered by few ».

Photos FD

God Bless you, John.

Suite à l’acquisition d’un nouvel écran grand format pour PC, j’ai procédé à une revue de détail de quelques unes des diapositives du Gorre & Daphetid mises en ligne par Peter Prunka sur son site « G&D Reminiscence Project ». Ces dias avaient miraculeusement été préservées lors de l’incendie qui détruisit le Gorre & Daphetid, une semaine après la mort de son auteur John Allen en janvier 1973. L’une d’entre elles attira mon attention. A Andrews, devant la Westward Ho House et à côté de l’immeuble « Linn’s Archive: Litterature and altered articles » (« Les archives de Linn : littérature et articles modifiés », allusion à Linn Westcott, ami de John Allen et rédacteur-en-chef de la revue de modélisme ferroviaire US Model Railroader, qui avait pour habitude de modifier largement les articles qui lui étaient soumis) :

On distingue une locomotive et une voiture française, toutes deux assez célèbres :

En effet : en zoomant, on distingue ce qui semble bien être une 020 Decauville Jouef en HOe (« Un amour de petit train« ) sur un piédestal :

Une 020 Decauville légèrement américanisée avec une cheminée « oignon », une cloche et une porte de boite à fumées style Baldwin :

A rapprocher du modèle original Jouef ve (photo Dominique Auger) :

Derrière l’immeuble, on aperçoit aussi une R4 blanche, qui ressemble furieusement à l’un des modèles de la gamme Micros-Autos au 1/87e EKO (une production semi-artisanale du Señor Manolo Blasco de  Barcelone) :

A comparer avec ce modèle EKO (Photo X…)

 

Comment ces deux véhicules typiquement français se sont-ils retrouvés sur le très américain Gorre & Daphetid ? Dans l’ouvrage de Linn Westcott Model Railroading with John Allen (connu aussi chez les aficionados sous le nom de « The Book »), la locomotive sur son piédestal est absente de la photo en page 16 de l’édition Kalmbach. L’endroit est un terrain vague entouré par une clôture. D’après la date de la diapositive, le cliché ci-dessus a été pris en février 1970. Toujours d’après « The Book », John Allen avait fait un voyage en Europe l’année précédente, en 1969, accompagné de Linn et Harriet Westcott où ils visitèrent de nombreux réseaux. Peut-être était-ce un cadeau d’un modéliste français ? La 020 Decauville étant en HOe en voie de 9mm, John Allen ne pouvait pas l’utiliser sur le tronçon HOn3 du Devil’s Gulch & Helengon à voie de 10,5mm  sans modification importante. A l’époque, John avait délaissé la voie étroite et l’embranchement du DG&H resta inachevé sur le 3e Gorre & Daphetid jusqu’à sa mort.

L’année modéliste commence véritablement en Île-de-France lors de la traditionnelle exposition de Saint-Mandé, organisée par le club SMCF, dans les locaux de la mairie de Saint-Mandé – envahie sur deux niveaux tout un week-end par des réseaux, des artisans et des commerçants du train.

Côté réseaux, nous avons été particulièrement gâtés cette année. En attendant la mise en ligne du reportage complet sur mon site, un aperçu  de quelques réalisations :

VEB BASALTWERK GROSSBEERDORF en Oe14 de l’Escadrille Saint-Michel nous ramène aux heures les plus noires de la Républiqe Démocratique Allemande. L’ombre de la sinistre STASI rôde partout sur cet ensemble de dioramas, qui rassemble une collection impressionnante de véhicules routiers de l’ancien Bloc de l’Est (Zil, GAZ, etc.)

LE CLOS DES MINES de Claude Rémond, un époustouflant diorama en IIe (échelle 1/22e sur voie de 32mm représentant la voie de 70cm) hyper-fouillé, une session de rattrapage pour ceux qui n’ont pu se rendre à Railexpo 2011 :

LAPLOEC’H un micro-réseau/diorama en Nm de Philippe Delperdange, lui aussi vu à Railexpo 2011. Là haut, au Paradis des Modélistes ferroviaires, Carl Arendt doit sourire, l’esprit « micro-réseau » demeure…

LA MINE DE RHYEN un showcase en N de Michel et Ghislaine Grannec :

IMPRESSION 3D : Observé aussi le développement de l’impression 3D en modélisme. Si Trains d’Antan l’utilise depuis plusieurs années pour ses modèles-maîtres, on voit arriver les premières réalisations utilisant directement cette technique. La société DRIM 3D présentait des signaux et bâtiments enN :

Souvenir personnel : lorsque j’avais évoqué il y a cinq ans sur certains forums ferroviaires l’intérêt de l’impression 3D  pour notre hobby, je m’étais pris une volée de bois vert par certains artisans (je dis bien certains, et bizarrement ceux qui pratiquent le 100% à la commande et la livraison à la prochaine mort d’évêque d’un kit incomplet et/ou immontable…) en disant que tout cela n’avait aucun avenir, etc. 🙂

Mise à jour du 26 février 2012 :
– Reportage (1e partie) Voie étroite : http://www.fdelaitre.com/ExpoStMande_2012.htm
– Reportage 2012 (2e partie) Voie normale / échelle N : http://www.fdelaitre.com/ExpoStMande_2012-2.htm
– Reportage 2012 (3e partie) Voie normale / échelle HO et quelques artisans : http://www.fdelaitre.com/ExpoStMande_2012-3.htm

Également disponibles : quelques images prises lors des éditions Saint-Mandé 2003Saint-Mandé 2005 (l’exposition était organisée à l’époque par PN160) et mes photos de l’édition 2007 sur le Forum Loco-Revue.

En cette fin d’année,  la presse tous médias confondus se livre à l’exercice de style habituel (ou plutôt le marronnier) : la rétrospective de l’année. On va nous rappeler en images les pires moments de 2011, année terrible s’il en fut, suivis d’un débat entre « experts »  pour nous prédire une année-2012-encore-plus-pire.

A mon tour – il n’y a pas de raison – de vous infliger faire partager MA rétrospective 2011. La mienne se revendique égotique, éclectique et légèrement plus optimiste.

1- Un lieu : la Rotonda de l’Hôtel Palace à Madrid.

La Rotonda et sa célèbre verrière sont le centre nerveux du vénérable Palace Hotel de Madrid. A 12h00, dégustez quelques boccadillos sur la banquette au centre en attendant le déjeûner à l’heure espagnole (jamais pu m’y mettre :-() au minimum trois heures plus tard. On y sert également le petit-déjeûner, les churros sont divins et vous permettront d’attaquer le ventre plein les kilomètres de galeries de la Fondation Thyssen ou du Musée du Prado situés pratiquement en face de l’hôtel.

2- Un objet : les tables de Max Steiner.

Cet ébéniste Zürichois fabrique dans son atelier de la Predigergasse des tables en bois fruitier à l’esthétique très  « Zen », absolument superbes qui donnent envie immédiatement de s’y installer, d’y poser un Mac Book Air ou un Moleskine, et commencer à créer.

Site Web: www.max-steiner.com

3- Tendance 2011 : le retour à l’analogique.

En parlant de carnet Moleskine, 2011 aura été l’année où j’ai généralisé leur emploi à toutes mes activités : notes de réunions, préparation de compte-rendus, TODO-lists, notes de lecture, mindmaps, projets d’articles, recherche de lieux à visiter pendant les vacances, brouillons de posts pour ce Blog, etc. Chaque activité a son carnet dédié. Toujours sybarite, j’éclaire le tout avec une Anglepoise 1227, la célèbre lampe de bureau anglaise conçue en 1934 par George Carwardine devenue emblême des studios Pixar. Pour l’écriture, après pas mal d’essais, je reste fidèle au Pilot G2 et aux crayons de couleur standard Prismalo de Caran d’Ache (souvenirs du Duty-Free du Flughafen Zürich).

Le véritable problème est bien évidemment la « digitalisation » des informations, car je réserve mes « carnets analogiques » exclusivement  à la phase de recherche et de préparation. Vient alors le moment tant redouté de l’écriture elle-même. Ayant souffert pendant des années sous Word de l’angoisse de « l’écran blanc » :-), j’ai trouvé un petit logiciel anti-procrastination simple, gratuit et terriblement efficace : Darkroom.

Darkroom est un éditeur de texte aussi minimaliste que Notepad : caractères verdâtres (ou ambre ou tout autre couleur de votre choix) sur fond noir, on se croirait revenu 30 ans en arrière sur un terminal DEC VT220. En tapant F11, on passe en plein écran : laissant l’auteur en tête à tête avec le texte à travailler. Plus de distractions, d’icones ou de fenêtres ouvertes sur le Web, toujours prétexte à se disperser. A noter qu’en tapant CTRL+ « / », on accède aux statistiques (nombre de signes avec/sans espaces, nombre de mots), bien utile pour calibrer le texte. Moleskine + Darkroom = plus d’excuse pour rater la date de bouclage  de Voie Libre !

Sites Web : Moleskine et Darkroom.

4- Un héros de BD : John Twenty.
Inconnu sur ce versant du Jura, John Twenty (et son chien Edouard) est le compagnon de voyage quotidien de dizaines de milliers de pendulaires Suisses. C’est le héros de la série éponyme qui paraît du lundi au vendredi dans l’édition helvétique de 20 minutes. Totalement bilingue français-allemand (il paraît dans les 2 éditions nationales), évoluant avec aisance dans un univers à la Scoobidoo, peuplé de fantômes, monstres et criminels sanguinaires, John Twenty est journaliste à 20 Minutes/Schweiz et est un petit frère d’Adèle Blanc-Sec de Tardi. Comme elle, il a une capacité incroyable à se faire des tas d’ennemis pour des raisons obscures.

Mais John Twenty a un terrible secret : c’est un héros vénal et stipendié.  La page de 20 Minutes où s’étale ses aventures est payée par un annonceur, ce qui en fait une des rares Publi-BD de la presse quotidienne. Tout l’art – si l’on peut dire – des auteurs de la série (scénario de Marc Hillefeld, dessins de André Sedlaczek)  est de trouver une histoire mettant en valeur les produits proposés chaque semaine par un client différent. Fort heureusement,  les autocaristes low-cost – annonceurs réguliers – offrent de nombreuses possibilités de déplacement pour le héros (voir notamment le magistral « Abenteuer in Salou » ou la vertigineuse mise en abyme de « Die Doppelgangerin« ).

Mention spéciale à la série sponsorisée par Garmin en 2009 : John Twenty voyage dans le temps et retourne à l’époque de Guillaume Tell. Il y réécrit à sa façon l’histoire de la Suisse avec son GPS en emmenant l’infâme bailli Gessler (celui du Hohle Gasse à Küssnacht) se perdre dans un marécage putride.

John Twenty, ou le grand retour du feuilleton XIXe siècle 😉 Du lundi au vendredi sur 20 Minutes Suisse : www.20min.ch

5- Un livre : Pyong-Yang de Guy Delisle.

 

 

Découvert cet automne  Guy Delisle grâce à  son nouveau récit en BD Jérusalem, publié en épisodes dans Le Monde. Par curiosité, j’ai acheté son Pyongyang, plus ancien (2004). Graphiste canadien, Guy Delisle y raconte en images son séjour en Corée du Nord, responsable de l’encadrement d’une équipe d’intervallistes nord-coréens (les « petites mains » des films d’animation) réalisant une série pour une chaîne de télévision française. Surréaliste et glaçant, pour mieux comprendre les scènes d’hystérie qui ont marqué les obsèques de Kim Jong-Il ce mois-ci.

6- Un tableau : le Mont-de-Piété par Santiago Rusiñol y Prats (1861-1931).

Découvert lors de l’exposition « El Modernismo » à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne en août 2011 : le Mont de Piété du peintre catalan Rusiñol. Tout laisse penser que la femme en noir, une veuve probablement dans la gêne ou le dénuement, vient gager ses derniers bijoux. Au delà du sujet naturaliste et tristement dans l’air du temps, même si « ma tante » a modernisé ses locaux depuis, cette oeuvre a particulièrement frappé le parisien de naissance et de coeur que je suis par son traitement d’une cour intérieure du vieux Paris. Tout y est : les peintures délavées, les descentes d’eau en zinc, le pavage inégal de la cour, et surtout cette lumière bleue-grise « ciel de Paris » unique.

7- Un modèle réduit (blog ferroviaire oblige…)

Après beaucoup d’hésitation – parmi les finalistes il y avait notamment la très réussie C19 en HOn3 de Blackstone Models – mon modèle de l’année 2011 sera  le chasse-neige Bernina Xrotd 9214 dans la série Metal Collection de Bemo en HOm. Le modèle original est préservé au musée du Blonay-Chamby :

8- Une découverte : les bisses du Valais.
Coup de chapeau à tous les bénévoles des associations valaisannes qui entretiennent les bisses, ces aqueducs qui ont amené pendant des siècles l’eau des glaciers jusqu’aux pâturages montagnards. Avec une mention spéciale à l’association de Sauvegarde du Torrent-Neuf pour son parcours-découverte vertigineux à flanc de montagne.

Bisse sur le sentier de la rampe Sud du BLS
entre Hohtenn et Ausserberg (avril 2011)

9- L’histoire rocambolesque de l’année : le vol de la Mallet et de l’automotrice  BVB du Swiss Vapeur Parc.
Le 18 novembre 2011, le petit monde des ferroviphiles et modélistes voies-étroitistes apprenait avec stupéfaction le vol de deux locomotives du Swiss Vapeur Parc : la Mallet et l’automotrice BDeh 4/4 du Bex-Villars-Bretaye. Les malfaiteurs avaient profité de la fermeture annuelle du parc pour s’introduire dans les remises-dépôt et emporter ces deux machines – pesant quand même à elle deux près de deux tonnes. Immédiatement, les soupçons des lecteurs helvétiques de 24Heures et de la Tribune de Genève se tournèrent vers la délinquance importée de la France voisine – qui a le dos large en ce domaine – ignorant que nos gentils racaillous hexagonaux préfèrent démolir sur place plutôt que de transpirer dans leur Nike en manutentionnant des charges lourdes. 

L’automotrice BVB en circulation au Swiss Vapeur Parc le 13 août 2011

Dénouement en forme de conte de Noël. Le 23 décembre, on apprenait que la police Suisse avait localisé le 12 du même mois les deux machines, la Mallet dans une remise à Bâle, et la BVB dans un hangar près de Lucerne et que les locomotives étaient de retour au Bouveret. Mais dans quel état ! Si la Mallet a été simplement démontée, la BVB a été dépecée sans ménagements, son moteur à essence déposé et ses kidnappeurs avaient commencé à poncer sa carrosserie – peut-être pour la maquiller comme une BMW volée. On ignore encore si la machine est réparable.

La même ramenée le 23 décembre 2011 par les bénévoles au Swiss Vapeur Parc après avoir été
dépecée et poncée par deux arcandiers Lucernois (Photo DR).

La police a interpellé deux citoyens Suisses. A ce jour, on ne sait rien ni sur leur identité, ni sur leurs motivations. Seul indice : on a retrouvé dans le hangar de Lucerne du matériel volé aux CFF. Laissons le mot de la fin à Charles-Henri Coutaz, président du Swiss Vapeur Parc, « ce sont des cinglés ».

Réouverture du Swiss Vapeur Parc le 18 mars 2012.

 

 

 

 

Ayant égaré à la fois mon carton d’invitation et le numéro de portable d’Anna Wintour :-), c’est seulement par média interposé que j’ai pu découvrir le défilé Chanel 2011 au Grand-Palais, ayant pour thème « Paris-Bombay ». Ce défilé recélait une surprise de taille pour le ferroviphile : un réseau LGB censé évoquer le chemin de fer miniature du Maharadjah de Gwalior.

J’ai toujours eu une tendresse particulière pour cette forme très originale de modélisme ferroviaire que l’on appelle les chemins de fer de table, à laquelle j’avais consacré jadis une page  dédié aux maîtres du genre : Gaston Menier (le chocolat), Buster Keaton et  Maddo Scinddhia; Maharadjah de Gwalior déjà cité. Mais si l’aristocrate indien avait un train en argent massif, le Chanel Express se révèle être plus prosaïquement une simple rame LGB peinte en couleur argentée (nettement plus fashion – reconnaissons-le – que les moisissures qui couvraient le  Krystal Train Fantôme  au Salon de la Maquette 2002 🙂 ).

En regardant de plus près la composition de la rame, on semble reconnaître la Baldwin Mogul 2-6-0 du coffret Circus Train, un caboose, (qui pourrait bien être celui du Santa-Fe starter set) quelques wagons plats à essieux supportant une carafe de whisky et des verres (dans la version du Maharadjah, soulever la bouteille provoquait l’arrêt automatique du train) et, caché par le serveur, une voiture voyageurs à essieux (qui pourrait bien être celle des débuts de la marque en 1969). Bref, rien que de très prosaïque là où on aurait pu s’attendre à du Lematec… 😉

Crédits : photogrammes issus du reportage TF1 du 07.11.2011 et DR.