Archive pour la catégorie ‘Paris’

A la Porte Dauphine, on se hâte lentement aussi. La mise en service du prolongement de la ligne de tramway T3 de porte d’Asnières à la porte Dauphine semble cependant toujours annoncée pour « fin 2023 », sans plus de précisions.

Le terminus Porte Dauphine devant l’université est en voie d’achèvement :

Après 10 ans de parlottes et 4 ans de travaux (pour 3,2km – à titre de comparaison, les 14 premières lignes du métro urbain à Paris ont été construites en 30 ans pour une distance de 120km, dont la majeure partie en souterrain), le rail Broca (à gorge) a enfin été posé Boulevard Lannes. La LAC (ligne aérienne de contact) aurait été mise sous tension le 4 septembre. Pas testé en posant la main dessus, 750V courant continu, quand même.

Bienfait collatéral, la gare RER C de l’avenue Foch – reconstruite pour l’exposition de 1900 par Juste Lisch (1828-1901), et célèbre dans le monde ferroviaire pour sa « voie des souverains » qui accueillait jadis les trains spéciaux des grands de ce monde en visite – a été restaurée. Notez la mention « Chemin de fer de l’état », qui racheta la compagnie de l’Ouest en 1909 suite à sa déconfiture.

1938 : arrivée du roi Georges VI à la gare des souverains (avenue Foch) – actualités British Pathé.

Tapis rouge, mais pas encore d’escalier mécanique pour sortir de la station. (Installé cinquante ans plus tard en 1988 lors de l’intégration de la gare au RER C).

Autre point positif, la fin des travaux de voirie à Porte Dauphine qui ont rendu la circulation infernale (comme à la Porte Maillot, qui a connu simultanément l’extension du T3b ET la construction de la station de métro pour EOLE), avec un chantier particulièrement mal organisé. Le sens de circulation à Porte Dauphine (anti-horaire puis horaire) ayant été changé plusieurs fois (!) Les plots en béton délimitant le labyrinthe des voies de circulation sont stockés avenue Foch. En arrière plan la « libellule » Guimard de la station Porte Dauphine, ligne 2.

Rendez-vous dans 40 ans – peut-être – pour le bouclage de la boucle T3 Porte Dauphine-Pont du Garigliano ? Un certain Laurent Probst – directeur général de Île-de-France Mobilités (sic) – nous avertissait en 2018 qu' »Il n’y aura pas suffisamment de voyageurs sur ce tronçon » et promettait à la place « un bus en site propre à haut niveau de service (BHNS) » (re-sic). On ne peut que regretter une fois de plus la disparition de la Petite Ceinture, vue ici boulevard Exelmans en direction du viaduc du Point-du-jour (tronçon démoli en 1959) :

Alors que la station Pont de Sèvres (terminus de la ligne 9) est en pleine rénovation suite à l’arrivée de la ligne 15, le panneau de céramique en bout du quai 1 se dégrade considérablement. A quand des mesures de préservation ?

Oeuvre de 1934 par Henri Rapin (1873-1939), conseiller artistique à la Manufacture nationale de Sèvres, située de l’autre côté du pont.

Au terminus Balard, 8 j’emprunte cette rame MF77 en livrée publicitaire « Le tour du monde en 80 jours » (série diffusée sur France 2 depuis le 20 décembre avec l’ex-Doctor Who David Tennant dans le rôle de Phileas Fogg). Ce pelliculage fait oublier que lors de son arrivée sur le réseau RATP en 1980, le MF77 avait été baptisé « le métro blanc » (et que sa marraine était Mireille Darc).

Les publicitaires ont bien repris les « codes » du matériel Sprague-Thomson des origines du métro parisien (blason de la Ville de Paris, bandeau « Chemin de fer métropolitain », etc), comme ont peut le vérifier sur cette gravure du célèbre Louis Poyet : motrice Thomson Double série M100 de 1902 :

A Paris, sous la porte Dauphine, le tunnel routier Henri Gaillard est en cours de comblement.

Entrée Sud, côté Boulevard Lannes

Inauguré le 18 juin 1931, ce tunnel – qui porte le nom d’un conseiller municipal du 16e arrondissement – reliait le boulevard de l’Amiral Bruix au nord et le boulevard Lannes au sud en passant sous le rond-point de la place du Maréchal de Lattre de Tassigny (porte Dauphine).


Déjà en 2013, la Mairie de Paris avait accordé un permis de construire à Spie Autocité pour convertir le souterrain en parking pour 30 autocars, permis de construire annulé par la justice peu après. C’est le prolongement de la ligne de tram T3 à Porte Dauphine qui signera la fin du tunnel: en raison du poids des rames de tramways en surface et l’aménagement du terminus à l’emplacement de la trémie sud, à l’entrée de l’université Paris Dauphine. Le passage du tramway nécessitera aussi le renforcement de la chaussée au-dessus des tunnels du RER C, qui passent sous la partie est de la place.

Si le percement d’un tunnel est chose complexe, son comblement nécessite aussi des opérations importantes (à commencer par un désamiantage de la voirie).

Document RATP T3

Avec l’arrivée du tramway, c’est une nouvelle page ferroviaire qui s’ouvre pour la Porte Dauphine, déjà desservie par le chemin de fer de ceinture (de nos jours RER C) et la ligne 2 du métro depuis le 3 novembre 1900.

A quand le prolongement du T3 jusqu’au pont du Garigliano pour, enfin, boucler la boucle ?

Dernières soirées de l’Arc de triomphe empaqueté.

La place Charles de Gaulle rebaptisée place Christo et Jeanne Claude
(la nouvelle plaque a elle-aussi été dûment empaquetée)
Côté avenue des Champs-Elysées, entre les files de circulation,
les photographes du jeudi soir font la queue pour immortaliser l’ultime oeuvre de Christo.
Avenue Marceau. Service de soirée sur la ligne 92.
Nouveau bus RATP 100% électrique Heuliez.

L’arc de de triomphe de Paris : dernier emballage (posthume) de l’artiste Christo (1935-2020). Christo : on aime ou on aime pas, mais ses réalisations sont toujours originales, spectaculaires (et gratuites).

Tout a commencé cet été, peu après l’arrivée du Tour de France le 18 juillet 2021, avec la protection des bas-reliefs :

Et notamment la célèbre Marseillaise de François Rude :

Le 12 septembre, c’était l’opération délicate du déploiement de la toile par une armée de cordistes :

Le 19 septembre, tout est prêt pour les Journées du Patrimoine 2021. Vue depuis l’avenue Foch :

Côté Champs-Elysées :

Vue de l’intérieur du monument :

Répartis autour de la place de l’Etoile, exceptionnellement piétonne, 300 « médiateurs » distribuaient des échantillons de la toile utilisée pour l’emballage :

Dernier volet d’un tryptique parisien entamé il y a presque 50 ans, le 27 juin 1962 rue Visconti avec le « Mur de Fer », continué avec le « Pont-Neuf emballé » (septembre1985) et qui se termine cette semaine en ce lieu historique et prestigieux.

Journée mémorable pour la ligne 9 de la RATP. Le 14 décembre marque le dernier jour de la circulation du MF67, après 42 ans de bons et loyaux services entre Pont de Sèvres et Mairie de Montreuil.

20161212_082517Annonce à rue de la Pompe, 9.

Moins légendaire que le matériel Sprague (qui fit lui aussi son dernier voyage sur la ligne 9 en 1983), moins révolutionnaire que le matériel pneumatique (du MP51 au MP05), moins médiatique que le « métro blanc » (MF77 dont la marraine était Mireille Darc), le MF67 fait partie de ces obscurs serviteurs de la cause du transport public, à l’instar du bus R312 de la RATP ou du X3800 « Picasso » de la SNCF. Difficile d’imaginer que ce matériel était incroyablement moderne lors de son introduction. Le métro « fer » c’était le Sprague et son éclairage à incandescence, les stations venant à peine d’être équipées en tubes fluorescents, succédant aux ampoules jaunâtres au bout d’un fil.

20161212_181646Un des derniers services assurés par le MF67 le 13 décembre à Pont de Sèvres, 9.

Ce matin, la rame d’adieu stationnait à 8.30 à Porte de Saint-Cloud, avec un pelliculage spécial (« bulles » adhésives indiquant : « je vais être remplacée par du matériel plus moderne » et, me semble t’il, un logo RATP circulaire à l’ancienne).

20161212_181605

Austère et fonctionnelle : une des plateformes d’extrémité d’une ancienne remorque de 1e classe (!).
Pas d’intercirculation et strapontins anti-vandalisme.

Pour voyager en MF67, il faudra désormais emprunter la ligne 3 (rames modernisées), ou les lignes 10 et 12 (plus ou moins modernisées) qui vont recevoir quelques rames en provenance de la ligne 9.

Croisé rue Montorgueil un dimanche matin un photographe, travaillant « à la chambre » en digne successeur d’Atget ou de Marville :

20160904_120333_dxo_dxoEn ces temps de smartphone et de perches à selfie, la vision d’un photographe à l’ancienne caché sous le drap noir ne manque pas d’attirer l’attention :

20160904_120130_dxo_dxo

 

 

plaques-photo

Découvert à la faveur d’une recherche dans la zone de l’entre-deux gares (Paris-Nord et Paris-Est) avec Google Maps que la station Magenta du RER E avait été rachetée par British Rail (???) :

Magenta_British_Railway

Comment le logo conçu pour British Rail en 1965 par Gerry Barney du Design Research Unit s’est-il retrouvé en plein milieu d’une carte du 10e arrondissement ? Mystère insondable…

Magenta_British_Railway_2

 

Hiver 1549 : Paris a froid. Les forêts d’Île de France, surexploitées, n’arrivent plus à chauffer les parisiens. A 250km au sud-est de la capitale, les vastes forêts de la Nièvre représentent  une immense source de bois de chauffage, sans débouchés jusqu’alors. On attribue à un négociant parisien, Jean Rouvet, l’idée d’utiliser l’Yonne et la Seine pour transporter économiquement le bois. Coupées dans les forêts du Morvan, jetées dans les nombreux ruisseaux qui mènent à l’Yonne, les bûches sont récupérées à Clamecy et servent à fabriquer d’immenses radeaux de 72m de long. Ces radeaux seront emmenés par le courant jusqu’aux ports parisiens de Bercy, Charenton, de la Rapée, Salpêtrière, du port Saint-Bernard ou de l’île Maquerelle près de l’actuel Quartier du Gros-Caillou. A la manoeuvre de ces radeaux : les Flotteurs de Clamecy, qui pendant 4 siècles, jusqu’au remplacement du chauffage au bois par le chauffage au charbon, accompliront le périlleux voyage sur l’Yonne (encore peu navigable, jadis appelée « l’enfant terrible du Morvan »)et la Seine jusqu’à Paris pour remonter à Clamecy à pied en 4 jours et prendre en charge un nouveau radeau ! Le dernier train de bois quittera Clamecy dans les années 1920.

 

Flottage 1845

Authentique descendant des Flotteurs de Clamecy, l’auteur de ce Blog ne pouvait manquer l’exposition organisée dans le cadre des Journées du Patrimoine 2014 au Port du Gros-Caillou (entre les ponts de l’Alma et des Invalides, sur la rive gauche) par un collectif d’associations clamecycoises dont Flotescale, qui s’est chargée de la reconstitution d’un train de bois (en fait un demi-train de bois de 36m, l’abri sur le dessus était le refuge rudimentaire du Flotteur) :

CsS-1

ainsi que de la Confrérie Saint-Nicolas de Clamecy, la Société Scientifique et Artistique de Clamecy, etc. soutenus par la Mairie de Clamecy, l’Office de Tourisme…

CsS-2

Les différents stands permettent de tout savoir non seulement sur le flottage, ses techniques et ses outils, mais aussi sur Clamecy et sa région.

CsS-4

La rouette couplière, lien végétal et élément essentiel de la fabrication du train de bois
(« La rouette couplière » est aussi le nom de la revue de la Confrérie Saint-Nicolas de Clamecy)
Les vis à tête Allen que l’on peut apercevoir sont une amélioration contemporaine 🙂

Si le demi-train de bois est arrivé pour l’occasion par voie routière depuis Clamecy, Flotescale envisage pour 2015 de faire flotter de Clamecy à Paris un train de bois complet de 72m avec différentes haltes le long du trajet.

Le site de l’association : http://www.flotescale.org/article-17–paris-2014.html

CsS-3Après 100 ans d’absence, les trains de bois des forêts de Clamecy
sont de retour à Paris !

Toutes les photos (c) 2014 par Frédéric Delaitre