Archive pour novembre 2008

Il n’y a pas qu’aux USA où les trains roulent au milieu des rues. C’était aussi le cas sur nos réseaux métriques français. Ici à Saint-Vincent-sur-Jard, sur la ligne Luçon-Les Sables d’Olonne des Tramways de la Vendée :

La petite locomotive contourne avec précaution l’église… tandis qu’à droite le pylône électrique annonce déjà les Temps Modernes, fin programmée des petits trains de jadis.

…que l’on pouvait monter aux Trois-Epis (Drei Aehren) en tramway électrique ?

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Ce tramway électrique a voie métrique a relié de 1899 à 1932 Ammerschwihr aux Trois Epis. Plus chanceuse  que la crémaillère de la Schlucht voisine, la ligne a survécu aux destructions de la Première Guerre Mondiale, mais a succombé devant la concurrence automobile des années 1930.

Trouvé sur le site de la RATP ce matin une information essentielle, honteusement passée sous silence par les grands médias : le prolongement de la ligne n°4, Porte de Clignancourt-Porte d’Orléans, dans un premier temps jusqu’à la mairie de Montrouge. Notons qu’il ne faudra pas moins de cinq années de travaux pour compléter cette section de seulement 1670m de long. Un chiffre à rapporter au temps record nécessité par la construction de l’ensemble du Métropolitain parisien sous la direction de Fulgence Bienvenüe. En 1905, soit 8 ans après premier coup de pioche, les lignes 1, 2, 3, 4 et 5 étaient déjà en service ! Certes, il y a eu depuis les 35h et les CHSCT, mais on peut s’interroger sur ce ralentissement inquiétant de la productivité chez les génie-civilistes en un siècle.

Source RATP

Vieux serpent de mer que ce prolongement de la ligne 4 vers le sud, on en parlait déjà sur un des plans du métro de 1937 que possédait mon grand-père, et où était indiqué en pointillé un prolongement vers « le Carrefour de la Vache noire » à Arcueil. Las ! La future ligne 4 prolongée évitera ce lieu historique, qu’elle contournera par l’ouest, desservant la Mairie de Montrouge, le cimetière de Bagneux (où se trouve la tombe de Pierre Delarue-Nouvellière) à la future station Verdun-Sud, puis Bagneux et plus si affinités et crédits.

La pauvre vieille Vache noire ne verra donc pas passer le métro, elle qui l’attendait depuis 80 ans en remplacement de l’Arpajonnais, le tramway sur route de Paris à Arpajon (PA) !

D’ailleurs : petite question de toponymie. D’où vient ce pittoresque nom de « Vache noire » pour désigner cette intersection ? Selon l’ouvrage  Montrouge et son histoire (de Pierrette Cour, Lucie Geeraerts et Armand Thomas, 1988) la Vache noire désignait les locomotives bi-cabines Tubize du Paris-Arpajon qui traversaient le carrefour.

Cette explication, ô combien séduisante pour un ferroviphile, reste cependant à confirmer : il existe en région parisienne et ailleurs bien d’autres « Vaches noires » sans présence ferroviaire associée : Trappes, Saint-Gratien, etc.

…du Tramway de Versailles à Meulan, lorsqu’il traversait le village de Nézel, près d’Aubergenville ?

Nezel