Il y a maintenant plus de 30 ans que le virus de la voie étroite m’a frappé. Trente années de modélisme et de ferroviphilie un peu marginale, à l’écart du modélisme « mainstream » et sans problème du « HO + SNCF + époques III, IV et V ». Trente années de marginalité que je ne regrette absolument pas et que je revendique, tant elles m’ont donné de plaisir.

Retrouvé par hasard hier soir un exemplaire de Model Railway Constructor daté d’avril 1977, acheté en Angleterre et qui, peut être plus encore que le coffret Egger-Bahn HOe acheté à l’exposition de la Bastille l’année précédente, m’a vraiment décidé à choisir la voie étroite.

HisMRC

En couverture est représenté le diorama portuaire de « Llareggub », un des trois « shadow box » composant la trilogie « Under Milk Wood » en OO9 (1/76e sur voie de 9mm) de Dave Rowe. « Under Milk Wood » ou comment un simple article de 4 pages dans un magazine ferroviaire peut changer la vie d’un modéliste. Qu’est devenu Dave Rowe ? Il a écrit un livre chez Wild Swan Publications consacré aux automates et automatismes ferroviaires, ainsi qu’un diorama « Exbridge Quay » qui eut les honneurs de Loco-Revue il y a 20 ans environ. Mais depuis ?

A l’époque, plus jeune et plus innocent, je n’avais pas noté que « Llareggub », un nom de village qui sonnait bon le gaélique, devait se lire à l’envers : « Bugger All » ! Et il me faudra près de 20 ans (et l’arrivée de Google) pour que je découvre que « Under Milk Wood » est une oeuvre du poète Gallois Dylan Thomas.

On peut trouver une version française de cette pièce de théâtre (ou récitatif ou « pièce pour une voix » c’est selon) interprétée par Désiré Belladone à télécharger sur le site suivant :

http://www.incipitblog.com/index.php/2005/08/29/dylan-thomas-au-bois-lacte-1953/

« Rapproche-toi. Tu es seul à entendre le sommeil des maisons, dans les rues, dans la nuit lente, profonde, salée et noire de silence. Toi seul peux voir dans les chambres derrière les jalousies, les combinaisons culottes et les jupons sur les chaises, les brocs et cuvettes, les verres à dentiers, le nième Commandement au mur, et les portraits jaunissants des morts attendant le petit oiseau qui va sortir. Toi seul peux entendre et voir, derrière les yeux des dormeurs, les mouvements et les pays et les labyrinthes et les couleurs et les consternations et les arcs-en-ciel et les airs de chansons et les désirs et les envolées et les chutes et les désespoirs et les mers immenses de leurs songes. « 

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